La Confédération nationale du logement (CNL), une des deux grandes associations de défense des locataires a rendu publique le 11 mars une étude qui évalue à 1,97% la hausse moyenne des loyers pratiquée par les organismes HLM pour l'exercice 2010, alors que dans sa circulaire du 12 octobre 2009, le gouvernement avait recommandé au secteur HLM de ne pas pratiquer pour cette année des hausses de loyers supérieures à 1%.
La CNL, qui s'appuie sur un échantillon de 136 bailleurs sociaux de tout statut, gérant environ 1,3 million de logements, soit 28% du parc social, pointe cette hausse d'autant plus du doigt que les loyers stagnent, voire régressent dans le parc locatif privé.
Selon l'étude, près des deux tiers des bailleurs de l'échantillon n'auraient pas respecté la recommandation du gouvernement, et plus d'un sur dix (11,7%) afficherait même une hausse des loyers pour 2010 supérieure à 2%. Pire, c'est le secteur public qui aurait plus particulièrement dérapé : les offices publics de l'habitat (OPH) - qui logent davantage de familles modestes que les bailleurs HLM privés - afficheraient ainsi une hausse moyenne des loyers pour 2010 de 2,9%, faisant dire à la CNL que "ce sont donc les familles les plus modestes qui font les efforts les plus importants".
Tout en réclamant un "gel des loyers", la CNL comprend les bailleurs sociaux, car elle estime que la hausse des loyers est une nécessité créée par le désengagement financier de l'Etat, les organismes n'ayant "pas d'autre moyen que d'aller chercher l'argent dans la poche des locataires HLM pour financer les travaux de réhabilitation".
L'Union sociale pour l'habitat (USH), qui représente les OPH a néanmoins vivement réagi, estimant que l'étude de la CNL "ne saurait être généralisée à l'ensemble des organismes". Selon ses propres chiffres, tirés d'une enquête à laquelle 78% des 276 OPH ont répondu, la hausse moyenne des loyers pour 2010 ne serait que de 1,3%, soit un chiffre voisin de celui de l'inflation et très éloigné des 2,9% de la CNL. Le secrétaire d'Etat chargé du logement, Benoist Apparu, s'est gardé de prendre parti dans la polémique, rappelant sa circulaire du 12 octobre 2009. Celle-ci recommande aux préfets, après réception des informations transmises par les bailleurs sociaux, "de demander une seconde délibération aux organismes projetant une hausse supérieure à 1% pour l'année 2010".
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