L'un des principaux groupes d'administration de biens et syndic de copropriétés en France (400.000 lots de copropriété gérés notamment, plus des filiales de facility management, le réseau Laforêt, etc.), se trouverait actuellement, selon une dépêche de l'AFP du 30 avril, au centre d'une tourmente suite à la volonté de la Société Générale de cesser ses relations commerciales avec lui, et réclamer le remboursement des prêts consentis, parfois depuis plusieurs années, aux 120 cabinets et aux 187 sociétés d'un groupe à la structure financière particulièrement opaque.
L'AFP fait état d'informations contradictoires en provenance de la Société Générale : d'un côté la banque dément ces informations, indiquant avoir des relations avec le groupe Urbania, comme d'autres banques de la place, mais de l'autre elle indique par l'intermédiaire d'un de ses avocats que le conflit entre les deux parties a été porté depuis la fin 2009 devant le tribunal de commerce de Nanterre, et qu'elle aurait déposé plainte dans ce dossier le 23 décembre 2009...
Le montant des sommes en jeu, sur lesquelles les deux parties ne sont pas d'accord, n'est pas connu et ferait l'objet d'une "procédure confidentielle", selon cet avocat.
"On crée une situation de panique car on tente de prendre le contrôle de ce groupe qui n'est pas intégré dans le système bancaire", a déclaré le 30 avril à l'AFP Michel Moubayed, le président du groupe, démentant l'existence de problèmes financiers.
L'AFP fait également état dans sa dépêche de négociations qui auraient eu lieu pour le rachat d'Urbania par Nexity, détenu à 41% par les Caisse d'Epargne via Caisse d'Epargne Participations (CEP), qui n'auraient pas abouti pour des questions de prix, le promoteur déjà propriétaire des des groupes Saggel, Lamy (qui avait intégré Gestrim) et Keops étant intéressé "mais à certaines conditions" par l'acquisition de Foncia, acheté au prix fort par les Banques Populaires en janvier 2007 et aujourd'hui en vente, selon l'agende presse qui cite une déclaration du 24 février de son PDG Alain Dinin.
La situation semble en tous cas suffisamment sérieuse pour que la Société générale ressente le besoin de déclarer que "l'intérêt des propriétaires et locataires clients des cabinets de syndic rattachés au groupe Urbania n'est pas affecté", et que le syndicat professionnel UNIS, auquel le groupe Urbania est affilié majoritairement, s'exprime également auprès de l'AFP, par la voix de son président, Serge Ivars, déclarant que le Groupement français de caution, la mutuelle d'assurances qui garantit les dépôts des clients de ce groupe, lui aurait assuré que "ceux-ci n'avaient rien à craindre"...
Le groupe Urbania a réalisé un chiffre d'affaires de 134 millions d'euros en 2008 avec 1.400 personnes. Sous cette appellation, il est la continuation de l'UFFI (Union foncière et financière) et du groupe Vendôme-Rome, constitué après le rachat de l'ancienne régie Billon à Lyon.
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