Le rapport de la Commission qui a travaillé sous la direction de Bernard Vorms, président de l'ANIL, sur l'information statistique relative au logement et à la construction, ne restera pas dans un tiroir : une réunion interministérielle s'est tenue suite à la remise du rapport à son principal commanditaire, le secrétaire d'Etat eu logement, Benoist Apparu, à l'issue de laquelle il été décidé de confier au CNIS (Conseil national de l'information statistique), sous l'égide duquel avait été constituée la commission, d'initier et de suivre la mise en oeuvre les principales recommandations du rapport.
Parmi celles-ci, notamment celle de proposer aux émetteurs privés de chiffres, indices et statistiques sur les prix et les loyers de l'immobilier, sur une stricte base de volontariat, un "étalonnage" de leur production par une autorité indépendante, sous son égide, permettant de :
- clarifier pour les médias et le public la nature des chiffres et la source des données dont ils sont issus (par exemple marquer la distinction entre les chiffres établis à partir des annonces immobilières, ceux à partir des ventes en avant-contrat, et ceux à partir des actes authentiques...)
- donner un avis sur la qualité des bases de données traitées,
- donner également un avis sur la fiabilité des méthodes statistiques mises en oeuvre pour les produire.
Si des différences apparaissent entre des résultats produits à partir de bases comparables, elles devront être expliquées. Commentant les principales conclusions du rapport lors d'une conférence de presse, Jean-Pierre Duport, président du CNIS, assisté de Bernard Vorms et d'Alain Jacquot, sous-directeur des statistiques du logement et de la construction au ministère de l’écologie et rapporteur du groupe de travail, a cité l'exemple des chiffres sur les loyers produits d'une part par l'OLAP (observatoire des loyers de l'agglomération parisienne) et l'observatoire CLAMEUR, qui présentent des différences marquées pour des chiffres partant en principe des mêmes sources, pour le moment inexpliquées...
Il a aussi tenu à marquer le fait que, pour la première fois en France, un statut officiel serait reconnu à des statistiques privées ! Cette approche relève de la révision générale des politiques publiques (RGPP) : pour des motifs budgétaires, l'INSEE et les services statistiques des ministères se cantonneront de plus en plus à la production de chiffres nécessaires à l'élaboration et à la conduite des politiques publiques, ceux utiles ou nécessaires aux agents économiques ou aux opérateurs de marchés étant, à l'instar de ce qui se fait dans d'autres pays occidentaux, laissés aux "producteurs" privés...
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