L'UNPI (Union nationale de la propriété immobilière - fédération de chambres de propriétaires dans toute la France revendiquant 250.000 adhérents, en général propriétaires bailleurs) prépare son offensive de la rentrée avec un Livre Blanc sur le marché locatif privé : dans un entretien avec le quotidien Les Echos, son président, Jean Perrin, fait part de la morosité qui l'emporte chez ses membres. Selon lui, les délais de relocation s'allongent, et des secteurs géographiques évoluent vers la vacance, constate Jean Perrin, président de l'UNPI (président de l'). Dans de nombreux départements, les bailleurs enregistrent une période de vacance pouvant dans certains cas aller jusqu'à 18 mois entre deux locations.
"Dans le département de la Marne, cette période d'inoccupation du bien locatif qui se traduit par une absence de loyer peut se limiter à un ou deux mois pour les maisons. En Haute-Marne et à Castres dans le Tarn et Garonne, les biens peuvent rester vides pendant quatre mois. A Metz par exemple, la vacance tourne autour de six mois", indique-t-il. "Mais les délais peuvent être bien plus longs et atteindre en moyenne un an à Poitiers, et même dix-huit mois à Digne", où "quelques 1.500 logements ne trouvent plus preneur sur le marché de la location". Cette situation trouve essentiellement son origine selon Jean Perrin dans l'afflux d'offres résultant des opérations de défiscalisation en loi Robien-Borloo. Attirés par des prix du foncier bon marché, les promoteurs ont lancé des opérations sans tenir compte de la réelle demande locative.
Autre constat de l'UNPI : cette vacance peut toucher une catégorie de logements. Ainsi à Lyon les petits logements se louent facilement, mais les grands restent vides. La situation est inverse dans le Tarn-et-Garonne et le Maine-et-Loire où les maisons se louent bien, alors que les logements de deux et trois pièces restent vides.
Des secteurs géographiques jusque-là dynamiques sur le plan locatif, découvrent eux aussi la vacance : tel est le cas par exemple des départements du Gard et les Deux-Sèvres, de Marseille et de Nîmes, et plus récemment de l'Eure-et-Loir. D'autres villes commencent également à connaître des difficultés sur certains secteurs comme à La Rochelle, Toulouse et Lille.
Conséquence, également selon l'UNPI : "les loyers baissent de 5 à 10 % par rapport à la location antérieure alors qu'en 2006, la relocation s'effectuait au même prix" ; les bailleurs craigneraient même de ne plus pouvoir appliquer les indexations de loyers, s'ils veulent garder leurs locataires en place...
Et par effet induit, les prix de vente des appartements locatifs sont aussi orientés à la baisse dans des villes comme Clermont-Ferrand, Orléans,Colmar, Brioude, Montluçon, Gap, Lons-le-Saunier, Chaumont, Brive, Moulins, Béziers, Montpellier et Niort. En revanche, le secteur de la maison individuelle ne paraît pas affecté, par les difficultés du marché locatif.
"Nous sommes au début de la récession locative", conclut Jean Perrin. "Pour peu que les locataires en place comment à renégocier à la baisse leur loyer en menaçant leur propriétaire de déménager, il y a un pas qui pourrait être vite franchi dans les villes disposant d'une abondante offre locative"...
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