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Urbania : un sauvetage plus problématique qu'annoncé ?
10/8/2010
Nous le pressentions : le montage proposé aux banques créancières décrit à l'AFP par la société d'investissement IPE (Investors in Private Equity) le 23 juillet dernier, impliquant notamment Bernard Tapie, et sous l'égide du CIRI (Comité interministériel de restructuration industrielle), était trop beau pour être crédible. L'organe d'informations financières Agefi indique dans une brève d'information sur son site avoir appris de source proche du dossier que le pré-protocole d'accord entre le groupe Urbania en difficulté et ses créanciers n'avait pu être signé comme annoncé fin juillet. Selon cette source, les banques ont jugé "inacceptables et scandaleuses" les propositions qui leur ont été faites, passant par la conversion - avec décote - de la dette en obligations convertibles et surtout, des contraintes d'engagement pouvant atteindre quinze ans. Les négociations devraient donc reprendre fin août ou début septembre, à l'issue des vacances judiciaires (le groupe serait en effet sous mandataire "ad hoc" du Tribunal de commerce de Nanterre).
En valeur absolue, la Société Générale est la plus exposée, avec la moitié de la dette bancaire de 430 millions d'euros. En relatif, c'est Monte Paschi France, engagée à hauteur de 65 millions d’euros, qui pourrait bien payer le plus lourd tribut, pouvant perdre une part significative de ses fonds propres, qui atteignaient 120 millions à fin 2009, indique l'Agefi. Dans une précédente brève, l'organe d'information révélait que, selon une source bancaire, l'un des établissements de crédit concernés avait déjà provisionné à 50% sa créance dans ses comptes à fin juin, et envisageait un "coup de rabot supplémentaire" de 20% au second semestre. Sachant que pour une banque c'est l'acte de provisionner qui coûte le plus, de telles provisions laisseraient-elles présager leur intention de "tirer l'échelle" ?
Le temps qui passe est porteur de risques supplémentaires : les informations diffusées fragilisent le groupe et de nombreux clients - ils sont près d'un demi-million et près de 400.000 copropriétaires notamment, qui ont mis leur trésorerie entre les mains du groupe d'administration de biens -, peuvent être tentés, en l'absence d'informations officielles, de ne pas courir le risque de renouveler leur mandat ; or une nouvelle saison d'assemblées générales commence en octobre et des associations de consommateurs leur conseillent de se prémunir dès maintenant en demandant des propositions concurrentes...