Annoncé tambour battant et défini avec force détails, le nouveau prêt à taux zéro (ou PTZ+) aurait-il été mal calculé ? Les promoteurs pointent du doigt des remboursements mensuels trop lourds dans le cas d'acheteurs de classe moyenne, qui se retrouvent exclus de l'aide.
Selon le quotidien Les Echos, les discussions ont repris entre le secrétariat au Logement et les professionnels de l'immobilier pour le modifier éventuellement d'ici à fin septembre. Sous l'égide de la Fédération des promoteurs-constructeurs, professionnels de l'immobilier et banquiers se sont concertés dès le 14 septembre au soir. Trois banques doivent effectuer d'ici à une semaine une centaine de simulations de transaction pour dresser la typologie des clientèles et des zones géographiques pénalisées par les modalités actuelles de remboursement du PTZ+. Le résultat sera analysé avec le secrétariat d'Etat au Logement, pour remanier le projet gouvernemental si les craintes actuelles se confirment.
Ces derniers ont découvert l'actuelle mouture du PTZ+ trois jours avant la prise de parole du président de la République le 14 septembre. Ils ont pointé du doigt immédiatement des problèmes sur les modalités de remboursement de cette aide. "Le différé de remboursement ne va pas, il est nettement moins favorable que l'actuel PTZ pour les logements supérieurs à deux pièces dans les zones les plus tendues, surtout l'Ile-de-France", constate Guy Nafilyan, dirigeant de Kaufman & Broad, dans Les Echos. Les logements familiaux seraient donc pénalisés. En cause : la fraction du PTZ+ bénéficiant d'un différé de remboursement. Elle serait trop faible, avec seulement 45% du capital prêté dans le meilleur des cas. Un différé qui tombe vite à 15% du prêt, puis 0%. Tout dépend des revenus du ménage emprunteur. C'est pourquoi, "pour un ménage gagnant plus de deux SMIC, le PTZ+ dans ses modalités actuelles ne présente a priori pas d'intérêt", estime Alain Dinin, le patron de Nexity. "En dessous de ce seuil de revenus, pour un ménage achetant dans le neuf le PTZ+ améliore de 10% sa capacité de financement" ; "en l'état, le PTZ+ ne va intéresser qu'une seule typologie de clientèle : les revenus modestes achetant dans le neuf", résume Alain Dinin.
Les Echos remarquent aussi que cette nouvelle aide, par ailleurs très appréciée pour sa prise en compte de critères comme la zone géographique et la composition familiale, suscite d'autres critiques en aidant moins, dans l'ancien, les logements de catégorie énergétique plus basse que D. "L'intention est louable, mais une rénovation thermique avant la vente permet de vendre plus cher, en payant alors davantage de droits de mutation, et un investisseur ne faisant pas les travaux lui-même les paie dans le prix d'achat sans pouvoir les déduire de ses revenus fonciers", remarque le président de l'UNPI (Union nationale de la propriété immobilière), Jean Perrin, cité par le quotidien. Pour lui, "le PTZ+ n'est pas la meilleure façon de vendre du vert"...
|