C'est ce qui ressort des chiffres mensuels pour janvier 2011 de l'Observatoire CSA/Crédit Logement : la remontée des taux d'intérêt est, contrairement aux prévisions de fin d'année, sensible et rapide : +22 points de base depuis novembre 2010, le point le plus bas atteint, établissant le taux moyen hors assurance constaté en janvier à 3.60% pour l'accession dans le neuf et 3.44 % pour l'accession dans l'ancien. Le marché immobilier a, comme prévu cette fois, connu un "trou d'air" en janvier, dû à l'emballement exceptionnel en fin d'année 2010, motivé par le souhait de nombreux acquéreurs de bénéficier du crédit d'impôt au titre des intérêts d'emprunt, supprimé en 2011, et pour certains de l'ancien prêt à taux zéro, dans nombre de cas plus avantageux que le "PTZ+". La partie de la demande qui a ainsi anticipé la réalisation de ses projets manque en janvier ; c'est aussi le cas des investisseurs attentifs à la dégradation annoncée du dispositif Scellier.
Dans ce contexte, l'observatoire note pour la première fois depuis deux ans une nette augmentation de la part de la production réalisée à taux variable remonte pour s'établir à 6.7%, probablement à cause de l'augmentation des taux fixes, conjuguée également à une baisse de la durée des crédits : celle-ci s'est étable en janvier en moyenne à 239 mois pour l'accession dans le neuf et 217 mois pour l'accession dans l'ancien, en baisse de l'ordre de 5 mois, et même 7 pour l'ancien.
Le mouvement semble d'accélérer en janvier car le courtier Meilleurtaux annonce en février des taux fixes moyens sur 20 ans de 4,05%, soit une hausse cette fois de 40 points de base par rapport à novembre ! Du jamais vu aussi vite ! "Les établissements ont, au mois de février, procédé à des ajustements", indique Meilleurtaux. "Ceux qui n'avaient pas augmenté leur taux ces deux derniers mois l'ont fait - parfois fortement, jusqu'à 70 points de base - alors que ceux qui avaient affiché d'importantes hausses en décembre et janvier les diminuent légèrement", précise Christian Camus, directeur général de Meilleurtaux.
Une remontée, même progressive, reste selon lui inévitable dans les mois à venir, compte tenu de la poursuite de la hausse des taux longs depuis l'été dernier. L'OAT 10 ans (obligations assimilées du Trésor), qui sert de référence aux banques pour déterminer les taux fixes, a atteint 3,62 % le 7 février dernier, contre 2,49 % fin août 2010, son plus bas historique.
Les effets sur le marché immobilier devraient cependant être atténués par une diffusion rapide du nouveau prêt à taux zéro plus (PTZ+), qui devrait relativiser l'impact de la hausse des taux sur la capacité d'emprunt des ménages qui en bénéficieront.
Par contre la hausse des taux d'intérêt devrait assécher la demande de rachat de prêts, qui a fortement alimenté la production de crédit des banques et des établissements financiers au cours des derniers mois de 2010.
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