Un an après la tempête Xynthia, le ministère du développement durable a présenté le bilan des actions en faveur des sinistrés : sur la plan de l'acquisition amiable des maisons situées en "zones de solidarité" - nouveau nom des "zones noires", 1.574 habitations concernées en Charente-Maritime et Vendée - l'Etat annonce qu'au 1er février 2011, 1.113 biens ont fait l'objet d'un accord ; ils représentent 90% des habitations des zones qui ne peuvent être définitivement sécurisées. L'Etat a mobilisé 225 millions d'euros pour permettre aux habitants des communes sinistrées de déménager. Le tout à la charge du contribuable alors que ventes de terrains et les lotissements qui sont à l'origine de ce sinistre ont rapporté des bénéfices qui ne seront probablement jamais remis en cause...
Le gouvernement veut par contre prouver à cette occasion que l'Etat a tiré les leçons de la catastrophe et qu'on ne fera désormais ce qu'il faut pour qu'elle ne se reproduise plus, dans le secteur ou ailleurs, notamment par l'établissement, après une concertation menée depuis juillet 2010, d'un "plan national submersions rapides", comprenant plus de 60 actions concrètes.
Parmi celles visant une meilleure maîtrise de l'urbanisation, la réalisation de plans de prévention des risques (PPR) pour 242 nouvelles communes littorales et la révision des PPR existants de 68 communes pour une prise en compte des risques en amont dans les stratégies d'aménagement ; aucune construction de digue ne pourra plus être autorisée pour ouvrir de nouveaux secteurs à l'urbanisation, et l'Etat proposera à la fin 2011, un référentiel technique officiel de travaux de prévention du risque d'inondation dans l'habitat existant, qui servira de support aux professionnels (bâtiment, experts, administration) pour définir, prescrire, ou réaliser des travaux.
L'engagement de 1.200 km de travaux de confortement d'ouvrages est également prévu sur la période 2011-2016 et l'Etat mobilisera pour cela des ressources de l'ordre de 500 millions d'euros. Le travail de recensement des digues sera achevé d'ici la fin du 1er trimestre 2011 pour les digues fluviales et d'ici la fin de l'année pour les ouvrages maritimes. Les services de contrôle de la sécurité des ouvrages hydrauliques (digues et barrages) ont été regroupés au sein des Directions Régionales de l'Environnement de l'Aménagement et du Logement, et renforcés à hauteur de 50 postes sur 2009-2011.
Par ailleurs, les systèmes de surveillance, de prévision et d'alerte devront être améliorés : mise en place par Météo France d'une vigilance spécifique météo "vagues submersions" pour fin 2011, renouvellement et renforcement du réseau de radars hydro-météorologiques, et extension du réseau de cours d'eau surveillés.
Enfin, le lancement d'un nouvel appel à projets "programmes d'actions de prévention des inondations " (PAPI) a été annoncé. Il vise à la mise en place de contrats entre un maître d'ouvrage, l'Etat, les collectivités locales permettent de déployer sur un bassin de risques une politique cohérente, qui prend en compte tous les aspects de la prévention : maîtrise de l'urbanisation dans les zones à risques, réduction de la vulnérabilité du bâti existant, protections, alertes, information préventive… Cette nouvelle génération de PAPI intègre désormais explicitement le risque de submersion marine. 48 PAPI ont été financés depuis 2002.
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