Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'écologie et du développement durable, et Benoist Apparu, secrétaire d'Etat chargé du logement ont dû monter au créneau le 22 février après qu'ait été publiée une étude de l'UFC-Que choisir dénonçant le manque de fiabilité "effarant" des diagnostics de performance énergétique (DPE) ! En fonction de l'entreprise qui réalise le DPE, un même bien immobilier peut être classé en C, D ou même E, selon l'étude. Un constat d'autant plus inquiétant pour l'association de consommateurs que l'affichage du DPE est depuis le 1er janvier obligatoire dans les annonces immobilières à la vente et à la location, et qu'il conditionne le montant du nouveau prêt à taux zéro (le "PTZ+").
"Sur quatre maisons visitées par 16 diagnostiqueurs, deux maisons ont été classées dans pas moins de trois classes énergétiques différentes, une a été classée dans deux étiquettes différentes, une seule s'étant vue attribuer la même étiquette énergétique par tous ces professionnels", indique communiqué de l'UFC-Que Choisir, qui précise qu'une des maisons enquêtées a été classée, selon les diagnostiqueurs, en C, D ou E, avec une estimation de consommation de 134 à 244 kWh par m2 et par an, soit une facture annuelle variant de 1.000 à 1.800 euros !
L'UFC-Que Choisir dénonce, entre autres, les différents logiciels utilisés par les entreprises. Avec les mêmes données, "ils ne donnent pas toujours les mêmes résultats", a expliqué Caroline Keller, la chargée de mission de l'UFC, à l'AFP.
Le communiqué du ministère rappelle qu'un vaste plan d'actions a été engagé dès octobre dernier pour rendre plus fiable le DPE, et que le 1er bilan des travaux de ce plan de fiabilisation est prévu pour avril 2011. Ils se déclarent d'autant plus soucieux d'y parvenir que le DPE est amené à jouer un rôle de plus en plus important dans les décisions d'acquisition et de location, "c'est pourquoi il est indispensable de prendre des mesures concrètes afin d'améliorer cet outil", assurent-ils.
Annoncée le 27 octobre 2010, par Benoist Apparu, cette démarche de fiabilisation porte sur 7 points essentiels, tels que l'amélioration des méthodes de calcul pour la réalisation des diagnostics, le perfectionnement du contrôle des diagnostics effectués, ou encore la mise en place d'un suivi amélioré des réclamations. Il s'agit également d'améliorer les compétences des diagnostiqueurs, en passant par un encadrement de la formation, et de rendre clairement explicite l'ensemble des données prises en compte dans le calcul du DPE.
Des réunions de consultations avec les fédérations de diagnostiqueurs et l'ensemble des acteurs concernés auront lieu tout au long du mois de mars. Le premier bilan sera présenté en avril lors d'une table ronde.
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