C'est confirmé : la Commission de régulation de l'énergie (CRE) a approuvé, à la demande du groupe GDF Suez, de relever les tarifs règlementés du gaz naturel de 5,2% en moyenne au 1er avril, ce qui porte l'augmentation des prix à 21% depuis un an !
Sur le papier, rien à dire : le barème proposé par GDF Suez est conforme à la formule tarifaire de ses coûts d'approvisionnement", indique la CRE dans un communiqué du 28 mars, précisant que pour les 6,1 millions de consommateurs ayant un chauffage individuel au gaz, la hausse ne sera "que" de 4,9%. Depuis juillet 2005, les tarifs du gaz naturel ont augmenté de 61%.
Les tarifs règlementés concernent encore 88% des 10,7 millions de foyers abonnés au gaz ; réévalués en principe tous les trois mois,ils évoluent en fonction d'une formule mathématique complexe fixée par arrêté ministériel. Le groupe GDF Suez, détenu à 35% par l'Etat, en prend l'initiative et la CRE vérifie ensuite l'application de la formule de calcul des prix, qui est censée refléter l'évolution du coût du gaz importé par la France. Les tarifs sont ainsi indexés sur l'évolution du taux de change euro/dollar, les cours du pétrole brut, et depuis cette année les prix du gaz naturel coté aux Pays-Bas. Devançant la critique, la CRE rappelle que sans l'introduction de cette nouveauté, "l'ancienne formule aurait donné une hausse de 6,5%", les cours du gaz ayant en effet fortement baissé sur les Bourses de l'énergie ces dernières années, en raison d'une surproduction mondiale, alors que GDF avait conclu des contrats à long terme indexés sur les cours du pétrole...
De son côté, GDF Suez assure avoir négocié une révision de ses contrats avec ses principaux fournisseurs, tels que le norvégien Statoil, le russe Gazprom ou l'algérien Sonatrach.
La semaine dernière, c'est la perspective d'augmentation des tarifs de l'électricité qui suscitait à nouveau l'émotion des milieux inquiets de l'érosion rapide du pouvoir d'achat des classes moyennes et modestes : le quotidien Les Echos révélait qu'EDF aurait proposé au gouvernement d'augmenter les tarifs d'environ 30% en cinq ans. Le caractère provoquant de cette annonce venait notamment du fait qu'elle était présentée comme une conséquence inévitable de la loi "Nome" (nouvelle organisation du marché de l'électricité) du 7 décembre 2010 censée organiser l'ouverture du marché à la concurrence, initialement voulue pour faire baisser les prix...
Le ministre de l'énergie, Eric Besson, a démenti sans grande conviction toute "hausse importante", mais annoncé toutefois une "légère augmentation" des tarifs de l'électricité cet été. Le prix de l'électricité a déjà augmenté de 6,4% depuis un an, selon l'INSEE, après deux hausses consécutives en août et janvier.
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