En octobre 2008, Philippe Pelletier - alors président de l'ANAH - remettait à Christine Boutin, alors ministre du logement, le rapport d'un groupe de travail sur "la revalorisation du métier de gardien d'immeuble". Il contenait 32 propositions de nature à maintenir la présence de gardiens dans les immeubles qui en sont dépourvus et, de façon générale, à revaloriser le métier. Son successeur, Benoist Apparu, a fait également sien l'objectif de revaloriser cette fonction, voyant dans le gardien "un acteur essentiel du bien-être dans un immeuble". "Non seulement, il veille au respect du règlement de la copropriété et assure ou coordonne les services quotidiens dus aux résidents, mais il est aussi un véritable créateur de lien social indispensable au mieux vivre ensemble", rappelle-t-il dans un communiqué.
Après une campagne nationale de communication, passée quelque peu inaperçue, destinée à valoriser l'image des gardiens, notamment auprès des copropriétaires, il a remis l'an dernier le ruban bleu de l'ordre national du Mérite à une gardienne d'immeuble à Orléans, une "façon de rendre hommage à toute une profession".
Une série de mesures annoncée pour la rendre plus attractive et enrayer ainsi son déclin. Le gouvernement s'est engagé à soutenir la création d'une Ecole des Gardiens afin de proposer à des personnes en reconversion professionnelle ou sans qualification appropriée, de suivre un programme au sein d'un établissement spécialisé dans les métiers du gardiennage. Le secrétaire d'Etat souhaite aussi que les gardiens en poste puissent bénéficier de stages de formation pour s'initier à la gestion des conflits et à la médiation (essentielle dans les quartiers difficiles), au fonctionnement des détecteurs de fumée, aux vertus du tri des poubelles etc.
Il estime qu'il faut aussi reconsidérer l'accession à la propriété des gardiens d'immeubles, notamment dans les HLM. "Aujourd'hui, quand un bailleur social propose à la vente un logement HLM, c'est le locataire y habitant qui est prioritaire dans l'achat de ce bien. En cas de refus, la vente est ensuite ouverte aux autres locataires, puis, s'il n'y a toujours pas d'acquéreur, aux salariés du parc HLM dont les gardiens. Il faut modifier cette échelle des priorités en faisant passer les concierges devant les autres locataires", indique le communiqué, qui précise qu'une proposition de disposition législative transmise à Jean-Luc Warsmann pour sa prochaine loi de simplification qui sera déposée cet été au Parlement.
Enfin, il estime également nécessaire de revoir les aides accordées aux gardiens lorsque ces derniers souhaitent rénover leur loge. "Il faut qu'ils puissent bénéficier de l'écoprêt à taux zéro et des aides de l'ANAH (Agence Nationale de l'Amélioration de l'Habitat) si les travaux qu'ils souhaitent réaliser conduisent à des économies d'énergie". Sait-il que l'entretien et la rénovation des logements de fonction des gardiens est à la charge de leurs employeurs, le propriétaire de l'immeuble ou le syndicat des copropriétaires ?
Rappelons que parmi les propositions du rapport Pelletier figuraient la revalorisation du statut social des gardiens, leur équipement en outils, produits et équipements de travail de nature à la fois à préserver leur santé et leur sécurité, l'amélioration de leur logement et sa séparation du bureau d'accueil, au besoin au moyen de subventions pour les copropriétés modestes, etc.
Il était aussi proposé d'encourager le maintien des gardiens en incitant au partage entre plusieurs immeubles et par des mesures fiscales en faveur des copropriétaires comme celle d'assimiler l'emploi d'un gardien à un emploi à domicile.
Pour tenir compte du fait que de nombreux immeubles n'ont plus de logement de fonction, il était également recommandé de mettre à l'étude l'instauration au profit du syndicat des copropriétaires d'un droit de préemption à l'occasion de la vente de tout lot, (situé au rez-de-chaussée)...
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