Constatant le ralentissement de leur activité et estimant qu'il manque en France entre 500.000 et 1,2 million de logements, les promoteurs immobiliers, par la voix de leur fédération (la FPI) mettent les pieds dans le plat et soumettent plusieurs propositions aux futurs candidats à l'élection présidentielle, demandant que le logement (re)devienne le "grand chantier de la République" au cours de la prochaine législature. Il est vrai que les intentions affichées en 2007 se sont largement perdues dans les sables...
"Bientôt 5 générations vont avoir besoin de se loger en même temps avec une ou deux générations seulement sous le même toit, à la différence des siècles précédents où 3 générations vivaient simultanément et cohabitaient dans le même logement", a souligné Marc Pigeon, le président de la FPI, dans un document rendu public.
Situation aggravante : le prix des logements anciens a crû de 141% entre 2000 et 2010 tandis que la progression des revenus sur la même période n'a été, selon l'INSEE, que de 43%.
Prenant le contrepied de la politique du gouvernement ces deux dernières années, ils demandent la suppression du nouveau prêt à taux zéro (le "PTZ+") pour les achats dans l'ancien sans travaux de rénovation, lui reprochant de n'avoir fait que contribuer à l'inflation des prix, risque que niait encore Benoits Apparu, le secrétaire d'Etat au logement, en début d'année.
L'économie attendue de cette mesure (1,3 milliard d'euros par an) permettrait, selon la FPI, de financer (900 millions) la diminution de la TVA de 19,6% à 5,5% pour les ménages à revenus modestes qui achètent pour la première fois des logements neufs dans des communes où s'applique la loi de Solidarité et de renouvellement urbain (SRU), destinée à porter le taux de logements sociaux à 20% du total.
Les 400 millions restants pourraient permettre d'accorder des PTZ+ pour les propriétaires de logement anciens où seraient effectués des travaux de rénovation portant la qualité thermique et énergétique quasiment au niveau du neuf.
Pour lutter contre la pénurie de foncier, la FPI demande d' "accélérer la remise à disposition des friches publiques", reprochant à l'Etat de ne pas avoir mis ses actes en conformité avec ses intentions. "Les établissements publics ou les sociétés à capitaux publics ne cèdent bien souvent leurs terrains, même devenus des friches, que lorsqu'ils ont besoin de dégager des ressources (...) et les vendent, le plus souvent, au plus offrant, participant ainsi à l'inflation du prix des terrains et se comportant comme des spéculateurs", déplore Marc Pigeon.
Enfin, et ce n'est pas la proposition la moins originale, la FPI demande la suppression du "1% logement", il est vrai déjà fortement ponctionné par l'Etat, et son remplacement par une aide directe des entreprises à leurs salariés pour trouver un logement, à l'aide de comptes d'épargne logement qui seraient abondés par les entreprises...
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