Derrière les chiffres annoncés chaque année par le gouvernement et qui correspondent aux logements sociaux "financés", il y a ceux des logements sortis réellement de terre et ceux des logements démolis ou sortis du parc par la vente, que le gouvernement essaie d'encourager, notamment en faveur des locataires. L'INSEE fait le point annuellement sur l'accroissement net du nombre de logements sociaux, malheureusement avec presque un an de décalage, qui s'ajoute aux 3 à 4 ans que prend la réalisation d'un logement "financé" une année donnée...
Ainsi au 1er janvier 2011, le parc des bailleurs sociaux comporte 4,57 millions de logements, soit 71.200 de plus qu'un an auparavant. Au cours de l'année 2010, 97.400 logements ont été mis en service, mais seuls près de 79% d'entre eux étaient issus de la construction neuve. Ce taux tombe même à 58% en Ile-de-France ! Les autres viennent de l'achat et de la réhabilitation de logements existants. Parallèlement, 26.200 logements sont sortis du parc, 12.300 ont été démolis et 11.000 ont été vendus. Ce dernier chiffre marque au demeurant un échec pour le gouvernement qui avait fixé en 2007 l'objectif de 40.000 ventes par an, échec qui préserve cependant l'augmentation du parc qui n'aurait plus été que de 40.000 unités...
La progression a eu lieu dans la quasi-totalité des régions ; elle est particulièrement importante en Midi-Pyrénées, où elle dépasse 4,0% et est également sensible en Bretagne, Languedoc- Roussillon et Aquitaine, où elle est supérieure à 2,0%. Elle est moindre en Ile-de-France où les besoins sont les plus criants mais où les freins sont aussi les plus puissants, en raison de la rareté du foncier et de la politique de nombreuses collectivités territoriales.
L'accroissement du parc est beaucoup plus fort en métropole (1,6%) que dans les départements d'outre-mer, où il est en moyenne de 0,3%. En métropole, les régions qui enregistrent la hausse la plus faible du nombre de logements sociaux sont la Champagne-Ardennes, la Basse-Normandie et
la Franche-Comté. Il est vrai que ce sont aussi celles où l'offre de logement social est souvent excédentaire.
Autres aspects qui ressortent de l'enquête de l'INSEE : le parc se compose à près de 85% de logements collectifs ; 71.000 logements, soit 1,5%
du parc, sont vides, en réfection ou en attente d'être démolis ou vendus. Par ailleurs, au 1er janvier 2011, les logements proposés à la location mais vacants représentent 3,2% du parc : cela résulte du fait qu'il est effectivement des régions où le logement privé fait concurrence au logement social avec des loyers parfois inférieurs...
Autre donnée : la mobilité des locataires que le président de la République dénonçait il y a peu comme insuffisante : elle est certes plus faible que dans le parc privé mais pas si catastrophique que certains milieux essaient de faire croire : en 2010, près d'un logement sur dix a fait l'objet d'un emménagement, soit un taux de mobilité de 10%...
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