Le volume de la "production de crédits immobiliers" (nombre de prêts accordés) a chuté de 26,1% au 1er trimestre 2012 par rapport au 1er trimestre 2011, et de 30,8% par rapport au trimestre précédent ! C'est ce qui ressort des chiffres de l'Observatoire Crédit Logement / CSA du financement des marchés résidentiels pour le 1er trimestre 2012, présentés le 3 mai par Jean-Marc Vilon, directeur général de Crédit Logement, et Michel Mouillart, Professeur à l'Université Paris Ouest et opérateur de l'observatoire. La chute est brutale après les anticipations visant à profiter de l'ancien régime d'imposition des plus-values, du "PTZ+" et du "Scellier" version 2011.
Les crédits accordés se sont recentrés sur une clientèle plus aisée à l'apport personnel croissant, au détriment des jeunes acheteurs notamment. Le coût relatif des opérations ralentit sa progression mais l'indicateur de solvabilité de la demande se dégrade.
Les taux d'intérêt (hors assurance et coût des sûretés) ressortent à 3,92% en moyenne sur le trimestre, contre 3,89 % le trimestre précédent. Cependant, le mois de mars laisse présager une inversion de la tendance, contrairement à ce qui était anticipé. La cherté du crédit n'est donc pas la cause du ralentissement du marché du crédit, qui reflète en réalité le ralentissement du marché. Il faut plutôt chercher vers une frilosité accrue des prêteurs, qui se traduit notamment dans la hausse des taux d'apport personnel et dans la baisse de la durée des crédits.
Ainsi la part de l'apport personnel par rapport au montant emprunté, en forte augmentation depuis 2009, confirme encore sa tendance à la hausse avec une augmentation de presque 3 points entre le 1er trimestre 2011 et le 1er trimestre 2012 (de 22,8 % à 25,6 %). Ces évolutions bouleversent évidemment les équilibres des plans de financement des opérations. Aussi, alors que la progression des coûts des opérations ralentit, les ménages réduisent leur recours à l'endettement.
Par ailleurs, au 1er trimestre 2012, la durée des prêts s'est établie à 212 mois : une diminution de 14 mois entre février et avril 2012 ! Elle a été encore plus rapide sur le marché de l'ancien : 218 mois en mars
2012 contre 223 mois en février et 226 mois en juillet 2011. Elle a diminué plus modérément dans le neuf et y reste élevée : 232 mois en mars 2012 contre 233 mois en moyenne en 2011).
Cause ou conséquence de ces phénomènes : le profil des acheteurs s'est transformé : ils sont moins jeunes, plus aisés, et appartenant à des catégories sociales supérieures.
Ces tendances se sont poursuivies en avril, laissant penser que la dégradation du marché va se poursuivre, alors que la baisse des taux d'intérêt se confirme : ils se sont établis à 3,67%, en moyenne !
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