Interprétations divergentes d'une enquête de la CLCV (Confédération logement et cadre de vie) sur la perception qu'ont les copropriétaires de leur copropriété, du fonctionnement du conseil syndical, de la qualité des débats en assemblée générale ou de la réactivité de leur syndic. Plus de 3.600 copropriétaires ont été approchés à cette fin, avec cependant une sur-représentation des copropriétaires occupants et des conseillers syndicaux. "Un copropriétaire sur deux se plaint de son syndic", selon Capital.fr, alors que Le Figaro voit les syndics, "pas si mal aimés que cela"...
En fait l'enquête ne s'intéresse pas qu'au syndic, et à raison : la qualité de la gestion d'une copropriété dépend autant de celui-ci que de la contribution des copropriétaires, dans une gouvernance globale qui implique aussi l'assemblée et les conseillers syndicaux. Concernant ces derniers, ils sont majoritairement jugés efficaces par les copropriétaires, avec quelques réserves de taille cependant : il leur est souvent reproché un manque de transparence, et surtout d'être parfois trop proche du syndic, au détriment de l'intérêt des copropriétaires ! Pour la CLCV, seuls 18,11% des conseils syndicaux étudiés ont un fonctionnement pouvant être considéré comme "parfait" dans la mesure où d'une part, les copropriétaires sont systématiquement informés des débats et de l'activité de leurs élus et, d'autre part, ils sont à l'écoute et considérés comme efficaces. A l'inverse, 9,17% de conseils syndicaux ont, selon la CLCV, un mauvais fonctionnement, voire ne fonctionnement pas du tout, car il n'est effectué aucun compte-rendu de leurs activités, même en assemblée générale et les copropriétaires eux-mêmes les perçoivent comme n'étant pas à l'écoute ou inefficace.
Paroles de copropriétaires éloquentes : "beaucoup de querelles stériles et d'anciennes rancœurs au sein du conseil syndical. Difficile d'agir quand on est dans l'opposition", "pour la première fois, le conseil syndical vient d'être renouvelé, pendant 43 ans (!), la même personne était présidente du conseil syndical et était en relation exclusive avec le syndic", les conseillers syndicaux en profitent pour réaliser des travaux sans autorisation de l'assemblée générale", "le conseil syndical est le bras armé du syndic", etc.
Côté syndic, les professionnels dominent (91% des copropriétés étudiées) ; les bénévoles se trouvent essentiellement dans les petites copropriétés (40% des 10 lots et moins, contre moins de 4% chez les 300 lots et plus). Chez ceux qui ont un gestionnaire professionnel, moins d'un copropriétaire sur deux se déclare satisfait de son syndic, et moins de 10% très satisfait, ce qui ne peut être considéré comme glorieux. Le manque de suivi des contrats et le défaut de réactivité suite aux sollicitations des copropriétaires ou du conseil syndical constitue les principaux reproches faits. par contre, les points sur lesquels les copropriétaires sont les plus satisfaits, bien qu'avec des scores restant moyens, sont la clarté des informations transmises (56,91%), la qualité de la gestion (56,30%), la coopération avec le conseil syndical (55,33%) et le suivi des impayés (55,23%).
Sons de cloche entendus : "notre syndic fait montre d'une assez bonne volonté, mais également d'une inorganisation conséquente", "nous sommes une petite copropriété qui n'intéresse pas notre syndic", "la personne chargée de notre copropriété ne cesse de changer, ce qui nuit au dialogue et à une bonne gestion", "notre syndic ne supporte aucune contestation", etc.
Sur les assemblées générales, sans surprise il apparaît que celles-ci sont désertées, le taux moyen de participation étant d'à peine plus de 50%. Par ailleurs, les débats ne sont jugés intéressants ou constructifs que dans 48% des cas.
Selon un croisement de critères retenus par la CLCV, celle- estime que 31% des copropriétés gérées par un syndic professionnel ont un fonctionnement "idéal" contre 24,35% pour lesquelles la situation pourrait être qualifiée de "mauvaise".
Toutefois, ce point doit être corrigé en fonction de la personne qui mène les débats durant l'assemblée générale. Ainsi, lorsque cette direction est assurée par le seul syndic, les débats ne sont intéressants que dans 32% des cas, contre 57% lorsque le président de séance, désigné parmi les copropriétaires, en prend la direction. De même, on constate que les copropriétaires ont davantage de difficultés à négocier le contrat de leur gestionnaire ou à obtenir l'ouverture d'un compte bancaire séparé lorsque les débats sont menés par le seul syndic.
Egalement il est constaté un intérêt des débats croissants avec le taux de participation et par contre en fonction inverse de la taille de la copropriété ! De fait, plus la résidence est grande et plus il est difficile d'avoir en assemblée générale des débats constructifs, semblent dire les copropriétaires...
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