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Les sociétés d'HLM n'attendent pas grand chose du doublement du plafond du Livret A
7/6/2012
C'est ce qui ressort d'un entretien de Michel Ceyrac, président de la fédération des Entreprises sociales pour l'habitat (ESH) au Moniteur le 29 mai dernier, avant l'assemblée générale qui devait se tenir le 31 mai. A la question de savoir comment les bailleurs sociaux pourraient atteindre un rythme de construction de 150.000 logements par an, qui était l'objectif de la gauche à la présidentielle, Michel Ceyrac reconnaît qu'il n'attend pas grand-chose du relèvement du plafond du Livret A car seulement 9% des livrets sont actuellement au plafond de collecte et les bailleurs sociaux ne consomment pas tous les crédits mis à leur disposition par la Caisse des dépôts ! "En revanche, si le gouvernement annule le prélèvement sur les organismes HLM et double les aides à la pierre, cela nous donnerait une bouffée d'air d'environ 600 millions d'euros pour construire", indique-t-il.
Mais même dans ce cas il ne faut pas s'attendre à atteindre rapidement le niveau de construction souhaitée. Contrairement à l'optimisme affiché par le précédent ministre du logement, le président des ESH envisage même un "creux d'activité" en 2012 "car les bailleurs sociaux ont été contraints à différer le montage de certaines opérations". "En effet, ils n'ont pas de vision claire des financements pour construire", explique-t-il. Si les opérations sont surtout finalisées en fin d'année, les modalités de participation du 1% Logement ne sont pas suffisamment précisées (augmentations de capital, prêts à long terme, obligations convertibles en actions…). Cela crée selon lui une grosse incertitude pour les bailleurs, surtout en zone tendue où le 1% pouvait financer jusqu'à 30% d'un projet.
Dans le même entretien, Michel Ceyrac indique qu'il souhaite engager les ESH dans une réflexion sur le logement très social destiné aux ménages en situation de précarité ou disposant de revenus très faibles. "Le fait est que dans de nombreux territoires, le parc social est devenu trop cher pour certains ménages. Quand un logement se libère, son loyer est le plus souvent rehaussé pour parvenir au plafond. De plus, malgré l'APL (qui est d'autant plus faible que le loyer est peu élevé), le PLAI (prêt locatif aidé d'intégration) est trop élevé aujourd'hui. Pour ces ménages, nous devons donc travailler pour proposer des loyers plus bas. Nous formulerons des propositions cet été", explique-t-il.
A noter que Cécile Duflot, ministre de l’égalité des territoires et du logement, en clôturant les travaux de l'assemblée générale des ESH, a annoncé la fin du prélèvement de 245 millions d’euros sur la trésorerie des HLM. Sur ce point au moins, Michel Ceyrac, réélu à la tête de la fédération, a été entendu...