C'est ce qui ressort des rapports annuels de l'Observatoire des loyers de l'agglomération parisienne (OLAP). Ces résultats définitifs sont proches des estimations publiées en avril (respectivement +2,4% et +1,6%), indique le communiqué publié à l'occasion de leur diffusion. Concernant la province, l'OLAP n'effectue pas d'étude exhaustive et se limite aux agglomérations d'Aix en Provence, Besançon, Bordeaux, Brest, Grenoble, Lille, Lyon, Nancy, Rennes, Strasbourg et Toulouse.
Ces résultats marquent une reprise de la hausse des loyers après trois ans de décélération. "Comme les années précédentes, l'évolution de l'Indice de référence des loyers (IRL), majoritairement utilisé dans l'indexation des locataires en place, et dont la reprise a été sensible en 2011 (+1,5% en moyenne contre +0,4% en 2010), a fortement influé sur la hausse globale", indique l'OLAP.
Ces résultats confirment selon l'observatoire à la fois la modération des loyers en province où la hausse moyenne enregistrée est proche de l'IRL depuis cinq ans et la tension persistante dans l'agglomération parisienne avec une hausse globale significativement supérieure à l'indice. Dans cette dernière, ce sont les hausses pratiquées à l'occasion d'un changement de locataire qui expliquent le différentiel, même si elles ne s'appliquent, par définition, qu'à une part minoritaire du parc (21% à Paris et 29% en province) : les augmentations lors des relocations restent en effet à un niveau élevé dans l'agglomération parisienne (+7,3%), valeur moyenne des dix dernières années, avec une progression toujours plus forte à Paris (+10,8 %) la proche banlieue (+7,0%). La grande couronne de Paris enregistre comme la province une hausse modérée de 1,9%.
C'est pour enrayer cette inflation injustifiée qu'a été pris le décret d'encadrement, qui limite à l'évolution de l'IRL l'augmentation lors d'une relocation ou lors d'un renouvellement du bail, et qui par ailleurs ne bloque pas les réajustements lorsque le loyer est "manifestement sous-évalué". Certes, la différence entre le loyer antérieur et le loyer pratiqué dans le voisinage pour des logements comparables ne peut être répercuté que pour la moitié de sa valeur, mais c'est le régime auquel étaient soumis les bailleurs de l'agglomération parisienne depuis près de vingt ans...
Pour la ministre du Logement, Cécile Duflot, qui s'exprimait lors d'une conférence de presse suivant la présentation de l'étude de l'OLAP, "ce décret ne vise pas les propriétaires qui louent leurs logements de façon responsable", rappelant que pour "un cinquième des locataires, le logement, un des premiers du budget des ménages, représentait 40% du budget"...
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