A l'occasion du Salon indépendant des copropriétaires ( 2012) organisé par l’ARC (Association des responsables de copropriété) les 24 et 25 octobre à l’Espace Charenton à Paris, l'association Planète Copropriété, association qui regroupe les acteurs de la rénovation des copropriétés, a présenté deux outils destinés aux conseils syndicaux des copropriétés qui se posent la question de l'état de leurs immeubles et qui veulent aborder leur rénovation énergétique sans trop savoir comment s'y prendre : le Bilan initial de copropriété (BIC), et l' "Audit global partagé".
La mise au point de ces outils, avec une participation active de l'ARC, a été motivée par la constatation qu'un grand nombre de copropriétés restent bloquées quand il s'agit d'envisager les gros travaux en général et ceux de l'amélioration de leur performance énergétique en particulier, alors même qu'une bonne part d'entre elles sont censées d'ici fin 2017 avoir, en application de la loi "Grenelle II", réalisé un "audit énergétique" et présenté un plan de travaux d'économie d'énergie. Et ce parce qu'elles cumulent plusieurs handicaps : le manque de compétence, le manque de cohésion et d'intérêts communs entre copropriétaires, le manque d'argent, et la méfiance à l'égard de tous les professionnels : le syndic, les architectes, les bureaux d'études, etc.
Le BIC est un outil d'autoévaluation qui permet à un conseil syndical, aidé s'il y a lieu par son syndic, de se prendre en mains, faire le point des problèmes de sa copropriété (état de l'immeuble, situation financière, qualité de la gouvernance), et collecter les informations nécessaires à l'audit préalable à toute décision de travaux ultérieurs. Pour l'association Planète copropriété, au sein de laquelle il a été développé, le BIC doit être un outil fédérateur et "dynamiseur" permettant d'instaurer le climat de confiance nécessaire au passage à l'acte. Il doit aussi aider les éventuels accompagnateurs de la copropriété - espaces Info énergie (EIE), agences locales de l'énergie (ALE), associations Pact, etc. - à mieux la comprendre et à la conseiller plus utilement.
L' "Audit global partagé" est une méthodologie de mise en oeuvre d'un audit global de l'immeuble, prenant en compte l'état de tous ses composants, leurs déficiences et leurs pathologies, et pas seulement l'aspect énergétique, associant le plus possible de copropriétaires et bien entendu le conseil syndical. Il résulte du constat que sans cette implication, les copropriétés ne s’approprient pas les conclusions des audits et ceux-ci restent lettre morte. L'association Planète copropriété qui l'a mis au point, a aussi développé le cahier des charges à imposer aux auditeurs, et a entrepris de labelliser et former des "binômes" architectes-bureaux d'études thermiques - le meilleur "mix" de compétences pour cette mission - à proposer aux copropriétés qui ne savent pas a priori à qui s'adresser.
Le directeur de l'ARC, Bruno Dhont, qui soutient très activement cette démarche, n'imagine pas pour autant que ces outils seront suffisants pour mettre en mouvement toutes les copropriétés qui pâtissent aujourd'hui d'un retard d'entretien et d'une performance énergétique médiocre : "10% des copropriétés sont motrices et sont prêtes à y aller ; à l'autre bout, un gros tiers de copropriétés sont et resteront réfractaires ; au milieu, il y a un autre gros tiers de copropriétés indécises, qui penchent du côté des réfractaires et qu'il faut faire basculer de l'autre côté : ce sont elles qui sont visées par ces outils", explique-t-il avec réalisme...
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