C'est ce qui ressort de deux mois de travail et de réflexions des 15 équipes du conseil scientifique de l'Atelier international du Grand Paris (AIGP), composées d'architectes, urbanistes, paysagistes, programmistes, sociologues et philosophes, sur le thème "Habiter le Grand Paris", dont les résultats, en lien avec l'objectif de construction de 70.000 logements par an en Ile-de-France, ont été présentés le 22 mars 2013 à la Cité internationale universitaire de Paris. Les experts ont lancé un appel aux institutions publiques, pour que leur travail trouve un écho voire un relais opérationnel, au sein de l'AIGP ou de la future "Métropole de Paris", souhaitée par le gouvernement.
Ce premier sujet auquel devaient réfléchir les équipes répondait à l'ambition, par l'effort redoublé de construction, de rééquilibrer habitat et emplois sur le territoire, et de faire du logement un outil du développement urbain et de l'égalité des territoires". Un second sujet, "Systèmes métropolitains", doit éclairer l'émergence d'une identité du Grand Paris, à partir des pratiques des Franciliens et des projets en cours.
Première question : où et comment construire. Si certaines équipes considèrent qu'il faut avant tout "reconstruire la ville sur elle-même, soit bâtir dans la ville déjà dense, d'autres alertent quant à la priorité sans cesse donnée au cœur de la métropole. Pour eux, l'objectif des 70.000 logements nouveaux par an est impossible à tenir sans étalement urbain, et plus encore si l'on ne se concentre que sur la partie agglomérée. Ils encouragent à s'intéresser aux "territoires intermédiaires", selon eux gisement foncier inexploité.
D'autres invitent à remodeler les grands ensembles ou, de façon plus audacieuse, construire en zone inondable ou supprimer le périphérique, pour le remailler plus densément et faire disparaître les coupures. Un catalogue de solutions a été proposé pour un "habitat regroupé, confortable, adaptable et mixte", au moyen de surélévations, de mobilisation du foncier public, d'hybridation des programmes, d'insertion dans des dents creuses, etc.
Une équipe a réfléchi à partir de la cellule de l'appartement. Son système de "corésidence", sorte de colocation confortable et mieux organisée grâce à des logements adaptés, permettrait de "diminuer d'entre 30 et 40% la surface d'habitat, et par extension, le coût et la consommation énergétique des logements".
En tous cas, une idée a au moins fait consensus : que la planification du Grand Paris ne devrait pas se réduire au seul projet de transports du Grand Paris Express !
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