Selon l'Observatoire CLAMEUR, les loyers progressent moins que l'inflation
C'est ce qui ressort de la note de conjoncture de l'observatoire (1) diffusée le 26 novembre : même si le rythme de hausse des loyers s'est accéléré à l'été comme chaque année à la même époque, la progression est restée très modérée : à fin novembre, les loyers de marché ont cru de
0,6% en rythme annuel, face à une progression des prix à la consommation d'après l'INSEE de 0,9% sur un an ; en 2012, à la même époque, les loyers de marché augmentaient de 2,4%, pour des prix à la consommation alors en hausse de 2,0%.
Dans la plupart des grandes villes, le recul de la mobilité devient préoccupant, notamment dans les deux premières par la taille de leur marché locatif : Paris et Marseille, où la mobilité résidentielle (taux de rotation des locataires) est descendue au plus bas, à un niveau rarement observé par le passé, le marché paraissant presque bloqué ! Depuis le début de l'année, la mobilité s'établit à 16,5% sur Marseille, et à 17,4% sur Paris, où elle a reculé de l'ordre de 10% depuis 2009 et même, de 23% par comparaison avec la situation qui s'observait au milieu des années 2000, avant le déclenchement de la grande dépression.
Sur un marché locatif privé en dépression, les loyers reculent en 2013 dans 36,6% des villes de plus de 10.000 habitants. Cette proportion est nettement plus forte que celle observée en 2012, à cette période de l'année : elle était alors de 29,3%. En même temps, la proportion des villes connaissant une hausse des loyers de marché d'au moins 2,5% est de 29% en 2013, soit plus de 5 points de moins qu'en 2012, à la même époque. Si on se limite aux villes de plus de 100.000 habitants, les loyers baissent dans 25,6% des villes, ils progressent moins que l'inflation dans 23,1% des villes et ils augmentent au-delà de l'inflation dans 51,3% des villes.
La baisse se confirme à Besançon où s'était constatée une hausse supérieure à l'inflation en 2012. Elle se poursuit en 2013 pour la deuxième année consécutive, et souvent à un rythme soutenu, dans trois villes : Angers, Caen et Le Havre. Et souvent, elle fait suite à des augmentations modérées (et toujours sous l'inflation) comme Amiens, Clermont Ferrand, Lille, Nancy, Perpignan ou Rouen : dans ces villes où le marché locatif privé est en panne, la hausse des loyers constatée depuis 2006 reste deux fois moindre que l'inflation ; lorsque les loyers augmentent moins que l'inflation, c'est la plupart du temps de moitié moins que l'inflation : c'est le cas, par exemple, à Bordeaux, Le Mans, Limoges, Marseille, Montpellier, Rennes ou Strasbourg. Et dans ces villes, la hausse des loyers constatée depuis 2006 a été moindre que l'inflation ; en outre, pour la plupart de ces villes de plus de 100.000 habitants, la progression des loyers a fortement ralenti depuis 2007 : en général, le rythme de la hausse a été divisé par deux. Et pour 61,5 % d'entre elles, la hausse des loyers de marché a été au plus égale à l'inflation...
(1) l'observatoire CLAMEUR (Connaître les loyers et analyser les marchés sur les espaces urbains et ruraux), opéré par le professeur Michel Mouillart de l'université Paris X, voit le nombre de ses contributeurs augmenter au point de prendre en compte à présent près d'un bail sur six signés en France. Les animateurs de l'observatoire, présidé actuellement par le président de Foncia, assisté des présidents de deux des trois grandes fédérations d'agents immobilier et administrateurs de biens, l'UNIS et le SNPI - la FNAIM a toujours refusé d'en faire partie - ambitionnent ouvertement d'en faire la référence en matière d'observation des loyers sur les marchés urbains de la métropole, selon un maillage de près de 3.000 marchés locaux, et de l'ouvrir courant 2014 au grand public, en concurrence frontale avec les observatoires que met en place le gouvernement pour la connaissance des marchés et l'encadrement des loyers !
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