En inaugurant le 6 février à Fontenay-aux-Roses la résidence de logements étudiants Olympe de Gouges, Cécile Duflot, ministre de l'égalité des territoires et du logement, et Geneviève Fioraso, ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche, ont réaffirmé que logement étudiant demeurait une priorité du gouvernement. Le logement pose en effet pour cette catégorie de locataires un problème encore plus crucial que pour le reste de la population : il représente 48% du budget d'un étudiant au niveau national et 55% en Ile-de-France !
Les deux ministres ont confirmé l'engagement de créer 40.000 logements étudiants supplémentaires en cinq ans, ce qui représente une progression de près de 25% du parc actuellement géré par les CROUS (165.000 logements).
Pour réussir ce "Plan 40.000", les ministres mobilisent tous les moyens : la relance des "opérations Campus", qui concernent 13.000 logements, dont 8.000 en Ile-de-France, une augmentation de 20 millions d'euros des budgets 2013 et 2014 du CNOUS fléchés sur le logement étudiant (la ligne investissement passe ainsi de 71 à 91 millions), l'inscription du logement étudiant comme l'une des priorités du contrat de projets Etat-région (CPER) 2015-2020, la signature, le 11 avril 2013, d'une convention nationale "Campus d'@venir" avec la Caisse des dépôts, ou encore la signature, le 3 février 2014, d'un protocole d'accord entre le ministère de l'économie et des finances, le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche et la Banque européenne d'investissement (BEI), pour un financement des 13 plans Campus à hauteur de 1,3 milliard d'euros.
Le ministère du logement rappelle aussi l'effort plus global pour développer l'offre de logement social, notamment grâce aux nouveaux outils de mobilisation du foncier public permis par la loi du 18 janvier 2013 et les mesures d'urgence mises en œuvre par voie d'ordonnances, les mesures de la loi pour l'accès au logement et à un urbanisme rénové ("ALUR") : définition dans la loi des résidences universitaires, encadrement des loyers, création de la garantie universelle des loyers (GUL), encadrement des marchands de liste, plafonnement des honoraires des agents immobiliers à la charge du locataire, création d'un statut de la colocation, et.
Les deux ministres font état de résultats : en 2013, 8.130 nouveaux logements ont été livrés, dont 4.096 réhabilitations et 4.034 nouvelles constructions. Et, depuis un an, 6.000 logements ont été programmés dont 2.500 dans Paris intra-muros, grâce à un partenariat avec la Ville de Paris et le soutien de la région Ile-de-France. Six régions sont particulièrement ciblées, là où le déficit de logement en fonction du nombre d'étudiants est le plus fort : Ile-de-France, Aquitaine, Provence-Alpes-Côte-d'Azur, Midi-Pyrénées, Rhône-Alpes et Nord-Pas-de-Calais.
Parmi celles-ci, la première d'entre elles, l'Ile-de-France montre son volontarisme : à l'occasion de la Conférence régionale annuelle du logement des jeunes et des étudiants, Jean-Paul Huchon, président du Conseil régional, a annoncé le lancement de l'actualisation du Schéma régional du logement étudiant. Il a rappelé que la région est le premier financeur du logement des jeunes et des étudiants et un acteur majeur pour la construction de logements abordables pour les jeunes, les apprentis et les étudiants.
Le Schéma régional fixe la géographie prioritaire d'implantation des résidences dans le souci d'un rééquilibrage et de cohésion des territoires. Il tient compte de la proximité avec les lieux d'études, des zones de forte pénurie et est articulé avec le Nouveau Grand Paris des transports.
Cette implication régionale est à la mesure du retard pris sur le territoire francilien, où 5 logements sociaux étudiants sont disponibles pour 100 étudiants, contre 8 pour 100 dans le reste de la France, ce qui n'est en soi déjà pas brillant. Depuis 2010, la Région Ile-de-France a cofinancé la création de près de 12.000 logements pour les jeunes et les étudiants, et a investi 95 millions d'euros. En 2014, la Région y consacrera 25 millions d'euros. Au total, elle a pour objectif de financer la création de 4.000 places étudiantes et de 1.000 places de logements pour les jeunes chaque année.
En attendant, les étudiants franciliens dépensent 30% de plus pour se loger en moyenne par rapport aux étudiants des autres régions : la moyenne des loyers s'y établit en effet à 536 euros/mois (et même 595 à Paris). Les redevances (loyers+charges) en résidence universitaire sont comprises entre 350 et 450 euros/mois avant APL (logement de 18m2) et un minimum de 50% d'étudiants boursiers y sont accueillis.
Enfin, la Région souhaite également accompagner l'Etat dans la mise en œuvre de la CLE (caution locative étudiante), mise en place à titre expérimental à la rentrée 2013, qui apporte une caution locative publique aux étudiants ne trouvant pas de logement dans le secteur public. L'objectif du gouvernement est de disposer au printemps 2014 d'un dispositif couvrant tout le territoire. Dans le dispositif actuel, sont éligibles au dispositif deux catégories de publics : les étudiants disposant de revenus mais ne pouvant présenter de garants et âgés de moins de 28 ans au premier septembre de l'année de signature du bail, non boursiers de l'enseignement supérieur, et des "post doctorants" sans condition d'âge (doctorat obtenu depuis moins de 6 ans, occupant un poste de chercheur non titulaire au sein d'une unité ou laboratoire de recherche dans le cadre d'un contrat à durée déterminée), cherchant à se loger dans les académies où le marché immobilier est tendu : Lille, Paris, Créteil, Versailles, Lyon, Grenoble, Aix-Marseille, Nice. Le financement du fonds de garantie est assuré par les cotisations des étudiants bénéficiaires et les apports des partenaires.
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