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Discrimination : un testing épingle les agents immobiliers
21/2/2014
La revue 60 Millions de consommateurs a publié les résultats d'une étude sur la discrimination au logement réalisée selon un protocole établi par les services du "Défenseur des droits", Dominique Baudis, qui a repris les missions de la HALDE. Pour évaluer la nature et l'ampleur des discriminations, 60 Millions de consommateurs a répondu à 150 petites annonces publiées par des agences immobilières sur l'ensemble de la France, après s'être assuré que chaque logement était toujours disponible à la location. Quatre personnes ont alors sollicité un rendez-vous, présentant chacune un risque de discrimination ; il est vrai que la revue n'a pas fait dans la nuance : une personne de 71 ans, un candidat à l'accent africain, une personne sous curatelle et une mère célibataire...
Le candidat s'exprimant avec un accent étranger a essuyé le plus grand nombre de refus (33%), devant la mère célibataire (30%), la personne sous curatelle (29%) et, enfin, la personne âgée (24%). En plus des quatre profils discriminés, un candidat de référence (une assistante de direction de 28 ans) a également sollicité des rendez-vous et les a tous obtenus !
60 millions de consommateurs reconnaît qu'une partie des refus de visite peut être justifiée par le fait que l'agence estimait avoir suffisamment de candidats. Mais l'accueil a été nettement différent : plutôt courtois avec la candidate de référence, le ton des professionnels n'est pas aussi "sympathique" avec les autres candidats. Dans 42% des appels, il a été demandé au candidat à l'accent africain (commercial, 31 ans) s'il gagnait bien trois fois le montant du loyer. Une question posée moins d'une fois sur dix à l'assistante de direction.
Pire, l'enquête, réalisée par téléphone en novembre et décembre 2013, révèle une autre forme de discrimination, plus insidieuse : alors que tous les candidats apportaient les mêmes garanties de revenus, parmi ceux qui ont obtenu un rendez-vous, la personne âgée a dû fournir deux fois plus de justificatifs que notre candidat de référence et les candidats à l'accent étranger, quatre fois plus !
Du travail en perspective pour la Commission de contrôle prévue par la loi "ALUR", qui aura à connaître les manquements des professionnels de l'immobilier aux lois, aux règlements, et aux obligations fixées par le code de déontologie que devra établir le Conseil national de la transaction et de la gestion immobilières, prévu par la même loi. L'abstention de tout comportement discriminatoire en fera nécessairement partie...