Un arrêté inter-préfectoral du 25 mars 2013 fixe une date butoir - le 1er janvier 2015 - à compter de laquelle il sera totalement proscrit de faire brûler du bois dans une cheminée dans la capitale et dans 435 communes d'Ile-de-France classées "sensibles". L'utilisation des foyers ouverts y sera interdite, même en cas de chauffage d'appoint ou de flambée d'agrément, explique le texte.
Dans toutes ces communes, à l'exception de Paris, il reste néanmoins possible d'y installer un appareil de chauffage au bois "performant", c'est-à-dire voir un rendement supérieur ou égal à 70 % et un taux de CO inférieur ou égal à 0,12 % (à 13 % d'O2), ou bien disposer du Label Flamme Verte 5 étoiles. Pour Paris, seuls seront autorisés les appareils très faiblement émetteurs de particules faisant l'objet d'une dérogation, après demande auprès du préfet de Police...
Ces mesures, prises dans le cadre de la mise en œuvre du Plan de Protection de l'atmosphère pour l'Ile-de-France, qui visent à combattre la pollution de l'air de la région capitale, ne sont pas sans conséquences économiques. En plein débat sur la transition énergétique, les professionnels de la fumisterie, réunis au sein du GCCP (Syndicat des entreprises de Génie Climatique et de Couverture Plomberie de Paris et de sa région), se sont rapidement mobilisés et alertent les pouvoirs publics sur les difficultés liées à l'application brutale d'une telle interdiction, difficile à contrôler, tant pour la sécurité que pour l'emploi.
"Malgré l'interdiction, certains habitants seront selon eux tentés de continuer à profiter des cheminées dans leur domicile. Une utilisation facilitée par la simplicité d'approvisionnement en combustible et l'impossibilité pour les autorités de contrôler l'ensemble des habitations équipées. Pourtant, légalement, les entreprises de fumisterie qualifiées et responsables ne pourront plus intervenir sur le ramonage et l'entretien de ces conduits. Cela aura pour conséquences, dans le meilleur des cas, de développer une pratique illégale de ramonage, réalisée par des personnes non qualifiées et non expérimentées", souligne le communiqué du GCCP.
Les professionnels de la fumisterie rappellent aussi qu'un ramonage mal exécuté ou un conduit non entretenu peut être responsable de cas d'intoxications au monoxyde de carbone et de risques d'incendie, et que les utilisateurs ne seront plus couverts par leurs assurances pour ces sinistres.
De surcroît, à compter du 1er janvier 2015, les possesseurs de cheminées, inserts ou poêles à bois n'auront plus le droit de les utiliser, alors que l'énergie bois est une énergie renouvelable dont la France est particulièrement riche. Le GCCP propose des suggestions d'aménagement de l'arrêté pour limiter les conséquences de cette réglementation, notamment sur l'emploi : l'activité de ramonage et d'entretien de conduits de fumée représente sur Paris une cinquantaine d'emplois directs, qui disparaitront au 1er janvier 2015 suite à l'application de cette nouvelle réglementation.
Pour limiter les conséquences de l'interdiction, les professionnels de la fumisterie suggèrent d'autoriser les feux pour l'agrément ou le chauffage d'appoint au sein des logements déjà équipés. Dans le même temps, les utilisateurs de ces équipements seraient encouragés et incités à s'orienter vers de nouveaux appareils performants, très faiblement émetteurs de particules et agréés par les autorités, pour se conformer à la dérogation prévue dans l'article 31 de l'arrêté.
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