La mobilisation en faveur de la construction continue avec des annonces quasi quotidiennes, depuis que l'INSEE a chiffré dans sa dernière note de conjoncture à 0,4 point de PIB les effets d'une activité en berne dans le bâtiment et dans les travaux publics. Ainsi encore le 11 juillet, celles faites par le Premier ministre et Sylvia Pinel, la ministre du logement, recevant 12 fédérations professionnelles concernées par le marasme de l'immobilier et de la construction, afin d'entendre doléances et propositions : promoteurs, constructeurs, bailleurs sociaux, BTP, banques... Un nouveau train de mesures, notamment fiscales, pour relancer le logement neuf, devrait être intégré en octobre dans le Budget 2015. D'autres formes d'incitations sont également envisagées pour encourager les maires bâtisseurs.
Rien de précis par contre sur une révision des dispositions de la loi ALUR qui fâchent les professionnels, même si Manuel Valls n'a pas non plus fermé la porte, invitant ses interlocuteurs à soumettre leurs remarques. Le matin, Sylvia Pinel sur Europe 1 confirmait l'application de la loi ALUR, mais "certaines dispositions seront simplifiées", a-t-elle indiqué.
Bref, pas grand chose mais l'effet néanmoins a été réussi : à la sortie, les participants exprimaient un sentiment général positif pour la suite, avec à la clé une nouvelle réunion à l'automne, a priori courant octobre. "Il y a clairement une prise de conscience par le gouvernement de la gravité de la situation, Manuel Valls a fait preuve d'une connaissance, y compris sur des aspects techniques, qui prouve qu'il a pris le sujet à bras le corps", s'est félicité un des principaux intéressés, François Payelle, le président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), à la sortie de la rencontre. Christian Louis-Victor, président de l'Union des Maisons Françaises (UMF) est plus mesuré : "les positions annoncées sont de nature à décongestionner les choses, sans forcément être suffisantes pour redonner de l'amplitude de la reprise nécessaire". Même son de cloche de la part de Jacques Chanut, président de la Fédération française du bâtiment (FFB), qui note un "véritable changement d'état d'esprit", mais rappelle la nécessité d'un "meilleur encadrement du travail détaché, avec un suivi qui passe par la carte d'identification professionnelle, par exemple".
Quant aux banques, elles promettent le redécollage de l'Eco-prêt à taux zéro (Eco-PTZ) de 44.000 à 80.000 prêts par an, grâce à l'entrée en vigueur de l'éco-conditionnalité, permettant de transférer aux entreprises labellisées "RGE" (Reconnu garant de l'environnement) la responsabilité du contrôle de l'éligibilité des travaux.
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