La nouvelle ministre de l'éducation, Najat Vallaud-Belkacem et la secrétaire d'Etat à l'enseignement supérieur, Geneviève Fioraso, ont annoncé le 8 septembre la généralisation de la caution locative étudiante (CLE) à tous les étudiants de moins de 28 ans, boursiers ou non, qui ne peuvent bénéficier d'un garant, quels que soient leurs revenus, leur situation familiale, leur nationalité. Inspirée d'une initiative qui a fait ses preuves depuis plusieurs années en région Aquitaine puis Midi-Pyrénées, elle avait été mise en place à titre expérimental à la rentrée 2013 dans les académies de Lille, Paris, Créteil, Versailles, Lyon, Grenoble, Aix-Marseille, Nice.
Il s'agit d'une garantie de l'Etat (gérée par les CROUS) qui permet, désormais sur l'ensemble du territoire (hors outre-mer), aux étudiants d'accéder plus facilement à un logement. Un étudiant bénéficiant de cette mesure est en outre dispensé du paiement du dépôt de garantie. Le ministère annonce qu'elle sera financée par un fonds de l'Etat et de la Caisse des dépôts, à hauteur de 600.000 euros, abondé par les régions partenaires à hauteur de 100.000 euros.
Elle peut être demandée par tous les étudiants âgés de moins de 28 ans (ainsi que les doctorants et post-doctorants étrangers quel que soit leur âge), qui disposent de revenus mais qui ne peuvent présenter de caution familiale, amicale ou bancaire, pour tous types de logements (studio jusqu'à T3) et pour tout bailleur (CROUS, HLM, bailleur privé). Le montant des loyers couverts par l'Etat sera plafonné : 500 euros pour une personne seule en province, 600 euros en Ile-de-France et 700 euros à Paris. Pour les couples, ce plafond sera majoré de 60%. En contrepartie, les étudiants devront cotiser à hauteur de 1,5% du loyer mensuel charges comprises avec un plafond de 9 euros pour l'Ile-de-France, 10,50 euros pour Paris intra-muros et 7,50 euros pour le reste de la France.
Cette mesure anticipe la "garantie universelle des loyers" (GUL), dont on ne sait plus très bien, après les annonces du Premier ministre le 29 août dernier, comment elle sera mise en place, mais elle est payante pour les étudiants locataires alors que la GUL est censée être gratuite. C'est probablement pour cela qu'elle a été bien accueillie par les professionnels et l'UNPI (l'Union nationale de la propriété immobilière, qui s'exprime au nom des propriétaires bailleurs), qui reprochent à la GUL d'être, du fait de sa gratuité, déresponsabilisante...
Dommage que cette garantie arrive alors que la plupart des étudiants ont déjà dû trouver une solution pour la rentrée 2014-2015...
Le gouvernement rappelle par ailleurs l'engagement de construction de 40 000 logements étudiants durant le quinquennat : 42.916 places devraient être livrées d'ici le 1er janvier 2018, à la suite d'une programmation établie par le ministère de l'éducation de l'enseignement supérieur avec le CNOUS, les villes universitaires et les bailleurs sociaux.
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