Le 8 mars 2015, l'ensemble des foyers français devront être équipés d'un détecteur autonome automatique de fumée (DAAF). Pour les logements en location, l'installation incombe au propriétaire, qui doit s'assurer de son bon fonctionnement lors de l'établissement de l'état des lieux d'entrée de chaque locataire. Par contre, l'entretien et la vérification du bon fonctionnement de ce dispositif, ainsi que son renouvellement, si nécessaire, incombent au locataire tant qu'il occupe le logement. Toutefois, cette obligation incombe au propriétaire pour les locations saisonnières, les foyers, les logements de fonction et les locations meublées.
En raison du délai imparti, les ménages s'équipent très lentement, situation entraînant de nombreuses victimes inutiles. Les pompiers réunis en congrès à Avignon jusqu'au 4 octobre dernier ont même tiré la sonnette d'alarme : les incendies domestiques font entre 600 et 800 morts et plus de 10.000 blessés chaque année. Or selon les pompiers, seulement 20% des foyers sont équipés de détecteurs. Les foyers tardent à s'équiper et les autorités ne leur rappellent pas suffisamment qu'il faut le faire, selon les pompiers.
Cependant, à l'approche de la date limite, une nouvelle inquiétude se fait jour : le risque qu'en raison du "rush" qui se prépare, les particuliers achetent des appareils non conformes. Le Syndicat de la sécurité incendie domestique (GIDFSID), adhérent à la Fédération française des métiers de l'incendie (FFMI), recommande d'acheter des DAAF disposant d'une marque volontaire de qualité, telle que la marque NF, en plus du marquage CE obligatoire.
Un plan de contrôle des DAAF a été mis en place en 2012 par la Direction générale de la consommation (DGCCRF) afin d'encadrer et de surveiller les produits vendus sur le marché. Après des actions de contrôles sur les sites de vente en ligne, dans les grandes surfaces et grandes surfaces de bricolage, chez les installateurs et les vendeurs itinérants, plusieurs modèles ont déjà été retirés de la commercialisation car "non-conformes et dangereux". Sur les 14 prélèvements effectués en 2013, 3 lots de DAAF se sont révélés non conformes et 4 lots ont été jugés non conformes et dangereux pour non-détection des feux d'origine courante ou un niveau de puissance acoustique trop faible pour donner l'alerte.
Les professionnels dont les DAAF ont été déterminés non conformes et dangereux se sont vus enjoindre par les directions départementales concernées de mettre en œuvre des mesures correctrices. De façon générale, les professionnels ont pris des mesures volontaires permettant le rappel à des fins de destruction des lots concernés. Seul un importateur a fait l'objet d'un arrêté préfectoral visant à suspendre la mise sur le marché, à retirer, à rappeler et à détruire les détecteurs composant le lot de produits non-conformes et dangereux. Dans le cadre de cette enquête, ce sont près de 75.000 DAAF dont les lots de fabrication ont été jugés non conformes et dangereux qui ont été retirés et rappelés du marché.
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