Une sélection d'actualité sur l'immobilier
chaque semaine ; en quelques clics, tout ce qui vaut le détour
Recherche :
Page 1 sur 1
1
Les locations aux seniors plus difficiles ?
5/9/2015
Deux mesures successives peu commentées de la loi "ALUR" du 24 mars 2014 et de la loi "Macron" du 6 août 2015 pourraient renforcer la réticence des propriétaires à louer à des seniors approchant les 65 ans, même si ceux-ci sont considérés comme moins risqués en termes d'impayés ! En effet, la loi ALUR avait déjà descendu de 70 à 65 ans l'âge à partir duquel s'appliquait la protection contre un congé sans relogement des locataires âgés, et changé la définition du plafond de ressources annuelles pour bénéficier de cette protection : auparavant, c'était 1,5 fois le SMIC, désormais c'est le plafond de revenu donnant droit aux logements sociaux ; parallèlement, l'exemption de cette protection des bailleurs de plus de 60 ans ne s'applique plus qu'aux bailleurs de plus de 65 ans. Sont notamment concernés les congés pour vente ou pour reprise du logement loué.
La loi Macron en rajouté une couche : cette protection contre un congé du locataire âgé et à ressources modestes est étendue au locataire ayant à sa charge une personne de plus de 65 ans vivant habituellement dans le logement et remplissant la même condition de ressources, si le montant cumulé des ressources annuelles de l'ensemble des personnes vivant au foyer est inférieur à ce même plafond.
Pour les propriétaires, louer à des seniors à ressources modestes, ou qui pourraient voir leurs ressources se réduire, notamment par le départ en retraite, représente donc un risque. Celui-ci existait certes, mais il vient d'être aggravé. "L'intention est bonne, mais à vouloir trop protéger les locataires, on finit par créer un environnement et des conditions qui leurs sont défavorables. Le danger est que les propriétaires, face à cette disposition, favorisent largement les jeunes et les familles au moment de louer leur logement, plutôt que de prendre le risque d'avoir des difficultés pour le récupérer en fin de bail s'ils louent à des seniors", explique Bernard Cadeau, président d'ORPI, précisant qu'il s'agit pour son réseau d'une perspective inacceptable, et assurant que "la non-discrimination est un principe de base dans [leurs] agences" : "nous mettons un point d'honneur à accueillir et accompagner toute personne dans son projet sans aucune distinction, mais avec cette mesure, on va simplement desservir ceux que l'on cherchait à protéger"...
Estimant que la question du logement et des seniors est une vraie problématique dans une société confrontée au vieillissement de sa population, le réseau ORPI propose la mise en place d'une mesure simple : "un compte épargne immobilier bloqué et libérable après 65 ans. Abondé pendant la vie active et bonifié par les établissements bancaires, il constituerait à la fin de l'activité professionnelle un capital disponible pour se loger, financer des travaux ou encore aider les siens à se loger… et profiter sereinement de sa retraite"...