Si certaines innovations peuvent paraître futuristes, voire utopiques, beaucoup sont déjà en expérimentation, comme l'éclairage qui s'adapte à la circulation, les bus qui évitent les accidents, ou encore les ordures ménagères aspirées dans des canalisations souterraines. Toutes étaient présentées présentées à la Smart City Expo de Barcelone, qui se tenait du 17 au 19 novembre.
Une start-up berlinoise intègre par exemple une borne de recharge pour véhicules électriques directement dans chaque candélabre d'éclairage public. Un dispositif adaptable à n'importe quel autre mobilier urbain raccordé au réseau électrique. En puissance intermédiaire (22W), le dispositif coûte un peu plus de 2.500 euros contre entre 6 à 10.000 euros pour une borne classique de même puissance.
Les israéliens de Mobileye ajoutent, quant à eux, des caméras directement sur les bus, dispositif capable de détecter tous les dangers environnants, comme l'irruption d'un piéton ou d'un cycliste, et d'en alerter directement le conducteur. Le dispositif est actuellement testé par la mairie de Londres. Sur les trois premiers jours de test, le système appelé Shield+ y a obtenu un taux de réussite de 98,5% dans l'identification des risques d'accident.
Plus ambitieux : l'objectif de Cisco de rendre l'éclairage public plus intelligent; l'entreprise américaine expérimente dans plus de 90 villes du monde entier un panel de technologies connectées, dont notamment le Smart+Connected Lighting, système qui intègre, en plus d'un l'éclairage LED moins gourmand en énergie et plus précis que les ampoules classiques, toute une panoplie de capteurs permettant d'adapter la luminosité à la circulation. Le système s'ajuste également selon les conditions météorologiques en mesurant les rayons UV, notamment. Il peut même alerter sur une éventuelle activité sismique anormale. Les données récupérées par la panoplie de capteurs intégrés pourront aussi être utilisées pour connaître en temps réel le nombre de places de parking disponibles et leur emplacement exact. Une opportunité pour les villes de mieux gérer les flux de circulation dans leurs centres...
Les possibilités autour du Big data semblent infinies. Tel ce que vient présenter la start-up française Placemeter, qui offre la possibilité de mesurer de manière précise la fréquentation et l'occupation d'un ou plusieurs lieux en temps réel. L'objectif pour les collectivités est par exemple d'attirer les enseignes dans les locaux commerciaux vacants grâce à un ensemble de données sur la fréquentation des alentours et, notamment, le nombre de personnes qui passent chaque jour à proximité. Selon le Journal du Net, Placemeter révèle avoir conclu un partenariat avec la mairie de Paris pour une expérimentation concernant la mesure de fréquentation des piscines municipales. Un enjeu majeur car la région Ile-de-France ne possède que 0,5 bassin pour 10.000 habitants, soit deux fois moins que la moyenne nationale...
Mais toutes les innovations ne sont pas high tech : tel le système de collecte des déchets par tuyaux pneumatiques souterrains, en cours d'installation dans deux villes de la région parisienne : Vitry-sur-Seine et Saint-Ouen. La société Ros Roca y installe ses systèmes depuis 2012, en partenariat avec l'entreprise française Suez. Vitry a investi 26 millions d'euros dans le projet. 800 logements sont équipés depuis juin dernier. Les 10 kilomètres de réseaux souterrains et ses quelques 390 bornes avaleront, quand le projet arrivera à terme en 2020, 24.000 tonnes de déchets par an, soit la production de détritus d'environ 23 000 habitants.
Du côté de Saint-Ouen, l'éco-quartier des Docks a vu ses premières bornes de collecte sortir de terre en août dernier. D'une longueur totale de 6 kilomètres, le dispositif comportera 143 points de collecte d'ici neuf ans. De quoi redonner espoir aux automobilistes régulièrement coincés aux heures de pointe derrière des camions poubelles...
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