Un an de taux d'intérêt au plancher historique ont réveillé le marché immobilier en 2015, que ce soit pour le logement que pour l'immobilier tertiaire. Leur maintien à ces niveaux devrait permettre une reprise durable : c'est ce qui ressort de l'analyse que Bruno Deletré, directeur général du Crédit Foncier, a livré le 10 février sur les marchés immobiliers en 2015 et leurs perspectives pour 2016. Après une année 2014 particulièrement défavorable, le marché du logement a connu une reprise significative en 2015 : 156 milliards d’euros de crédits immobiliers acceptés, hors rachats, soit une hausse de 30% par rapport à 2014, 800.000 transactions dans l’ancien (+16%), 111.300 maisons individuelles neuves commercialisées (+13%), et en tout 352.000 nouveaux logements construits, niveau identique à celui de 2014. De surcroît, les permis de construire repartent à la hausse.
Cette croissance du marché du logement s’explique en particulier par trois facteurs. D'abord un niveau de taux d’intérêt très bas (2,20% en moyenne fin décembre 2015). Ainsi, pour un financement avec une durée et une mensualité identiques, un particulier a réalisé un gain de 25% de pouvoir d’achat immobilier par rapport à 2008. En deuxième lieu, des mesures de soutien gouvernementales portant sur l’accession comme sur l’investissement locatif. Enfin, la baisse des prix, globalement observée partout, qui a également permis d’insuffler du pouvoir d’achat complémentaire.
La question cruciale est évidemment la durabilité de cette reprise du marché, et autant que possible sans hausse des prix. Selon le baromètre Crédit Foncier/CSA sur le moral des professionnels de l’immobilier publié en début d’année, 67% d’entre eux sont optimistes pour le marché du logement en 2016. De fait, les principaux indicateurs immobiliers devraient progresser : le volume de crédits immobilier devrait atteindre 163 milliards d’euros (+4,5% par rapport à 2015), le volume de transactions dans l’ancien devrait atteindre 825.000 unités (+3,1%), 379.000 logements devraient être construits (+7,7%), et la baisse des prix des logements anciens devrait se poursuivre, tout comme l’accroissement des disparités selon l’emplacement et la qualité des biens. La baisse est estimée à 0,9% pour toute la France, 1% pour la Province et 0,8% pour l’Ile-de-France.
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