Négociateurs (salariés ou non), gestionnaires, directeurs d'agences et patrons de cabinets, y compris les PDG de grands groupes : tous devront désormais justifier, pour le renouvellement de la carte professionnelle de l'entreprise, d'avoir suivi des formations de deux jours par an dans les "domaines juridique, économique, commercial, à la déontologie ainsi qu'aux domaines techniques relatifs à la construction, l'habitation, l'urbanisme, la transition énergétique. Elles doivent avoir un lien direct avec l'activité professionnelle exercée, et au cours de trois années consécutives d'exercice, la formation continue doit inclure au moins deux heures portant sur la déontologie, qui vient d'être fixée par décret.
La contrainte est de taille pour le gros de la profession, car si les patrons de cabinets fréquentaient avec modération les quelques milliers d'heures de formation organisées par les syndicats professionnels et notamment la FNAIM et l'UNIS, leurs collaborateurs étaient largement absents des salles de formation, sauf peut-être dans les réseaux de franchise, mais pour des programmes orientés prioritairement sur l'efficacité commerciale. En réalité, de même que les mesures d'encadrement instaurées par la loi "ALUR", comme la création du Conseil national de la transaction et de la gestion immobilières (CNTGI), la déontologie, la future commission nationale de contrôle, véritable et nouvelle instance disciplinaire, cette obligation était demandée par les fédérations professionnelles, soucieuses de relever le niveau moyen de qualité de fonctionnement de ces professions, que ce soient les agents immobiliers, concurrencés par Internet et les réseaux de mandataires, les administrateurs de biens ou les syndics de copropriété, qui n'arrivent pas à se départir de leur réputation d'amateurisme. Ces dispositions sont en droite ligne issues d'un Livre blanc que les fédérations avaient présenté en 2011 à l'issue d' "Etats généraux" menés en 2010-2011...
A noter que la formation continue, qui s'adresse aux collaborateurs en poste aujourd'hui n'est pas le seul moyen prévu pour l'augmentation du niveau de qualification : toujours à la demande des fédérations, la loi ALUR prévoit que les négociateurs et gestionnaires devront, pour accéder à la fonction, justifier à compter d’une date à fixer d'une compétence professionnelle. Une modification du décret d'application de la loi "Hoguet", qui réglemente ces professions reste encore à écrire pour définir cette "compétence professionnelle", et il semble que ce ne soit pas une mince affaire...
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