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Marché locatif : les administrateurs de biens parisiens perdent des mandats et mettent en cause l'encadrement des loyers
15/11/2016
Depuis le temps qu'organisations de propriétaires et professionnels prédisent l'assèchement du marché locatif parisien par l'effet de l'encadrement des loyers, la FNAIM du Grand Paris a voulu mesurer l'impact de cette mesure sur le portefeuille de mandats de gestion de ses adhérents administrateurs de biens. L'enquête a porté sur un panel représentant plus de 20% des professionnels FNAIM de la région ayant des mandats de gestion dans Paris intra-muros. Le résultat est sans appel : 78% des répondants pensent que l'encadrement des loyers a eu un impact sur le marché de la location. De façon plus inattendue, 56% d'entre eux ont estimé que le dispositif a impacté également le marché de la transaction. La moitié des répondants considère que l'impact a été sur les deux marchés en même temps.
47% des professionnels interrogés affirment que l'encadrement des loyers a entraîné une perte de mandats de gestion locative : 13% du portefeuille des mandats de gestion sur Paris qui se seraient envolés depuis son instauration il y a un peu plus d'un an.
Pour Didier Camandona, président de la FNAIM du Grand Paris, "ces chiffres viennent confirmer l'effet contre-productif de l'encadrement des loyers. On dénombre de plus en plus de propriétaires qui préfèrent retirer leurs biens du marché". Interrogés sur la perte de ces mandats, les répondants signalent que 57% des lots perdus ont été mis en vente, 53% retirés du marché locatif et 28% sont passés en location touristique, ces actions pouvant se cumuler.
Et de conclure que ces résultats "soulignent que l'encadrement des loyers présente un réel danger pour l'offre locative qui subit déjà la forte concurrence de nouveaux acteurs de location touristique".
Que l'encadrement des loyers ne plaise pas aux propriétaires n'est pas une surprise : à une écrasante majorité (91%), les adhérents répondent que la perception des propriétaires vis-à-vis de l'encadrement des loyers a été négative. On sait aussi que les professionnels adhèrent dans leur grande masse à cette perception, estimant comme la FNAIM qu'il va à l'encontre de l'intérêt des locataires eux-même en rétrécissant l'offre locative. Mais que faire d'une offre qui devient inaccessible aux jeunes ménages, même diplômés, sans parler des étudiants à qui l'encadrement des loyers a rendu un peu d'oxygène ?
Par ailleurs, est-ce si sûr que les mandats perdus par les administrateurs de biens le soient pour la location ? Depuis plusieurs années les portefeuilles de gestion s'érodent par les mises en vente, mais à Paris, les statistiques de réseaux comme Century 21 montrent qu'une part plus importante que la moyenne nationale des logements anciens achetés le sont justement par des investisseurs. Ne serait-ce pas la part de marché des professionnels de la gestion qui recule par rapport à celle des propriétaires qui gèrent leurs biens en direct ? Les outils et services innovants se sont multipliés ces dernières années pour les y aider : sites de mise en relation directe, outils d'analyse des dossiers de candidature, assurances contre les impayés, logiciels de gestion locative pour particuliers, etc.
Certes, le chiffre de perte en un an est fort, mais le phénomène est accentué à Paris par l'effet location meublée et Airbnb. Or ce marché en pleine croissance au détriment de la location classique, échappe totalement aux professionnels...