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Succès de la pierre papier en 2016 mais l'AMF appelle à la prudence
7/4/2017
Séduits par un rendement de près de 5% (4,63% en moyenne), les épargnants se sont largement tournés vers les SCPI (Sociétés civiles de placement immobilier) en 2016. D'après le bilan annuel de l'Aspim (Association française des sociétés de placements immobiliers), la collecte de la "pierre papier" a de nouveau atteint des records à 5,56 milliards d'euros, près de 30% de plus qu'en 2015 ! Il n'y a pas vraiment de surprise, avec un taux de rendement de 2 à 3 fois supérieur à celui de l'assurance vie (fonds en euros) et 6 fois plus élevé que le rendement du livret A, qui ne rapporte plus que 0,75% par an...
Cette dynamique est sans précédent dans l'historique de ce type de fonds d'épargne immobilière, avant tout liée aux SCPI de bureaux dont la collecte s'est montée à 3,13 milliards d'euros à elles seules, explique l'Aspim. De leur côté, les SCPI "spécialisées" composées d'actifs immobiliers ciblés (établissements de santé, maisons de retraite, résidences étudiantes...) ont plus que doublé leur collecte nette par rapport à 2015, avec un total de 583 millions d'euros.
Au delà du rendement, les SCPI et leurs cousines les OPCI (organismes de placement collectif en immobilier) attirent parce qu'elles permettent aux investisseurs d'accéder à des produits de placement qu'ils ne pourraient acheter ni gérer en direct, notamment l'immobilier d'entreprise sous toutes ses formes - bureaux, commerces, entrepôts - ou des produits sophistiqués comme les murs d'hôtels, maisons de retraite, etc.
Mais cette ruée est-elle pour autant prudente et n'est-on pas en train d'assister à une "bulle" qui laissera des investisseurs sur le carreau. Des voix s'élèvent pour prévenir qu'une remontée des taux d'intérêt pourrait dévaloriser les actifs de ces fonds. Les autorités prudentielles viennent de publier deux communiqués à destination des sociétés de gestion de SCPI et OPCI et de leurs distributeurs qui les appellent à une certaine prudence. Le message est une déclinaison de la note du HCSF (Haut Conseil de stabilité financière) qui continue d'appeler les opérateurs immobiliers à la vigilance même si, à l'issu des stress test menés auprès des institutions financières, le haut conseil écarte tout risque systémique en cas de correction sévère des prix.
Le double communiqué de l'AMF (Autorité des marchés financiers), co-signé avec l'ACPR (Autorité de contrôle prudentiel et de résolution) et l'ANC (Autorité des normes comptables), s'inquiète d'un engouement trop fort des investisseurs pour un produit qui, en distribuant un coupon annuel proche de 5%, semble déconnecté de la crise de rendement qui frappe tous les autres solutions d'épargne. La collecte de 2016 représente près de 10% de la capitalisation de ce véhicule d'investissement qui avait failli disparaître lors de la grande crise des années 90.