Graffitis, déchets, dégradations des parties communes, interphones dégradés, serrures cassées, bris de vitre: le vandalisme coûte chaque année près d'1 million d'euros à Vilogia, important bailleur social notamment dans la région du Nord. Pour lutter contre ces petites dégradations mais également contre les incivilités commises sur son patrimoine, Vilogia a confié il y a quatre ans à un ancien haut fonctionnaire dans la Police la mission d'élaborer une nouvelle stratégie de sécurité. Faisant le point aujourd'hui des résultats obtenus, Vilogia dresse un bilan positif.
"Le bailleur social est considéré par la Police nationale, les communes, les services judiciaires, et la préfecture comme un partenaire à part entière. Il est donc associé à toutes les structures d'échanges et partenariales mises en place », se félicite Jean-Claude Menault, le "Monsieur sécurité de Vilogia". Parmi elles, une "cellule de veille", pilotée par le maire, qui associe l'ensemble des partenaires cités. Car le bailleur est confronté à des problématiques de sécurité qui relèvent bien souvent de l'ordre public. C'est le cas de la délinquance.
Un des axes principaux de la stratégie mise en oeuvre est le dispositif de "veille résidentielle". Il a été mis en place il y a 4 ans dans la métropole lilloise et a été renouvelé récemment, dans le cadre d'un accord collectif conclu avec les associations représentatives des locataires. Chaque nuit, entre 18h et 6 heures du matin, trois équipages patrouillent sur l'ensemble du patrimoine locatif. "Nous sommes en mesure de répondre immédiatement aux demandes des locataires qui appellent notre plateforme téléphonique notamment pour des troubles de la tranquillité", explique Jean-Claude Menault. Chaque mois, les trois équipages réalisent environ 1.000 rondes et 300 interventions sur la base des feuilles de route hebdomadaires établies par un "observatoire des troubles à la tranquillité" (atteintes aux personnes, atteintes aux biens, trafics de stupéfiants), outil de suivi des incivilités alimenté par les agents de proximité, les chargés de clientèle Vilogia, les gardiens et les entreprises prestataires de nettoyage.
Dissuasif et réactif, le dispositif de veille résidentiel a prouvé son efficacité. Le nombre de sollicitations a été multiplié par trois depuis son lancement, indiquant que les locataires se sont appropriés l'outil. Le taux de résolution des incidents dépasse les 95%. Surtout, le nombre de dégradations est en baisse de 30%. Enfin, il est très apprécié des services de police et des élus locaux qui n'hésitent pas à le solliciter.
Le deuxième axe est un dispositif de médiation : un médiateur Vilogia est chargé de régler les litiges entre les locataires, qui peuvent perturber une cage d'escalier voire un immeuble entier. "Plutôt que de faire intervenir systématiquement la police ou le dispositif de nuit pour faire évacuer par exemple un hall d'immeuble, nous préférons convoquer les familles impliquées. Nous les mettons en demeure de faire cesser le trouble sous peine de résilier le bail". Et ça fonctionne plutôt bien, selon Jean-Claude Menault.
A la question de savoir si ces dispositifs seront déployés dans d'autres régions, Jean-Claude Menault est prudent : "ce dispositif n'a d'intérêt que s'il est mis en place sur un patrimoine dense et sur un territoire bien circonscrit. Cela nous semble plus difficile à le mettre en œuvre ailleurs sauf à le faire en inter-bailleurs, comme c'est envisagé en Seine-Saint-Denis (93), où nous sommes très présents", explique-t-il. Néanmoins, il y a 1 an, Vilogia a signé une convention de sécurité avec la Ville de Bègles, la direction de la sécurité publique de Gironde et la préfecture de la Gironde, portant sur les obligations de chacun sur le patrimoine locatif et la mise en place d'une cellule de veille mensuelle pour traiter les problématiques d'incivilités...
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