Le feuilleton Linky vient d'augmenter d'un nouvel épisode ! Hier c'était la CNIL qui mettait en demeure le fournisseur alternatif Direct Energie concernant la collecte illicite de données. Auparavant, une sénatrice de Gironde avait déposé deux amendements, rejetés, contre Linky et Gazpar, visant à protéger les données personnelles des consommateurs. A présent, c'est un collectif d'avocats, comprenant Corinne Lepage, ancienne ministre de l'environnement (entre 1995 et 1997), qui saisit le Premier ministre, la ministre de la Santé et le ministre de la Transition écologique pour que soient réalisées des évaluations scientifiques sur les effets des courants porteurs en ligne (CPL), utilisés pour communiquer les données de consommation.
Après les données personnelles, on revient sur le problème sanitaire reproché au compteur "intelligent" déployé par Enedis (ex-ERDF). Pourtant, plusieurs études ont déjà été menées sur le sujet par l'Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) par le passé. En décembre 2016, elle avait conclu que les niveaux générés par les compteurs étaient "très inférieurs aux valeurs limites d'exposition réglementaire" et qu'ils étaient "à l'origine d'une exposition comparable à celle d'autres équipements électriques" comme un téléviseur ou une table de cuisson à induction. L'ANSES recommandait cependant que, vu le faible nombre de données scientifiques existant sur le sujet, il fallait que les opérateurs engagés dans le déploiement des nouvelles technologies soient prêts à fournir une meilleure information au public. En juin 2017, l'agence rendait public un autre avis fondé sur des données recueillies par le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB) lors d'une campagne de mesures, concluant que, malgré des communications CPL plus nombreuses qu'initialement prévu par l'opérateur, les niveaux de champs électromagnétiques restaient bien en-deçà des limites tolérées (87 volts/mètre).
Le collectif d'avocats invoque le principe de précaution, et demandent que "soit ordonné par arrêté interministériel, la suspension du déploiement des compteurs Linky sur les territoires concernés", et que cette période soit mise à profit pour enrichir les connaissances sur le sujet. Une eurodéputée, Michèle Rivasi, fait partie des plaignants, et plaide même pour une diminution de ces niveaux d'exposition aux ondes électromagnétiques.
Pus de 8 millions de compteurs électriques ont été installés à ce jour, non sans incidents, voire même des aggressions contre les agents des entreprises missionnées pour la pose des compteurs. Rappelons que le déploiement des Linky répond à une directive européenne, qui souhaite que les consommateurs puissent être facturés sur leur consommation réelle, et non plus sur des estimations, et que, mieux informés, ils puissent agir de façon à réduire leur consommation d'énergie...
|