L’habitat indigne désigne toutes les situations dans lesquelles l’état des locaux, installations ou logements, expose leurs occupants à des risques pour leur santé ou leur sécurité, et dont le traitement relève des pouvoirs de police exercés par les maires et les préfets, selon la nature des désordres constatés. Sont visés par cette définition d’une part les locaux et installations utilisés pour l’habitation mais impropres à cet usage (caves, sous-sols, combles…), d’autre part les logements dont l’état, ou celui du bâtiment dans lequel ils sont situés, expose leurs occupants à des risques manifestes pour leur santé ou leur sécurité. C’est la définition de l’habitat indigne que reprend l’Atelier parisien d’urbanisme (APUR) dans sa note sur "l’habitat indigne : un enjeu social autant qu’immobilier dans la Métropole du Grand Paris" parue en décembre dernier.
Selon, l’Atelier parisien d’urbanisme (APUR), la diversité des processus à l’œuvre dans la formation de l’habitat indigne montre que l’enjeu n’est pas seulement celui de l’éradication d’un stock de logements dégradés mais plus largement celui de l’entretien régulier des immeubles du parc privé au fil des années.
En 2015, dans la Métropole du Grand Paris (MGP), 163.080 logements en résidence principale étaient sans confort (ni baignoire, ni douche, ni WC privatifs) soit environ 5% des résidences principales, essentiellement dans le parc locatif privé. En ajoutant aux logements sans confort, les logements dont le confort est partiel, 19% des résidences principales de la Métropole étaient concernées, soit 603.557 logements. Ce taux s’élève à 31% à Paris, contre 17% dans le territoire Boucle Nord de Seine et 16% à Plaine Commune.
Parmi les différents segments du parc concernés par la dégradation et l’obsolescence, certains sont en recul et représentent une part de plus en plus résiduelle de l’habitat dégradé – c’est le cas des hôtels meublés — tandis que d’autres segments prennent de l’importance, comme les copropriétés dégradées et, à un moindre degré, la division pavillonnaire.
L’effet conjugué de la montée des besoins de travaux lié à l’obsolescence d’une partie des installations, notamment dans le parc des années 1970-1980 et la baisse des ressources des occupants actuels, moins aisés et endettés par leur acquisition, a notamment fragilisé les copropriétés. Selon les données les plus récentes, (FILOCOM 2013), 18.565 copropriétés étaient considérées comme fragiles par l’Anah (copropriétés de classe D), soit environ 18 % de l’ensemble des copropriétés situées dans la Métropole du Grand Paris. Avec 6.517 copropriétés fragiles, Paris, notamment dans le 18ème arrondissement (1.193 copropriétés), le 11ème (704 copropriétés), ainsi que les 20ème , 17ème , 19ème , 10ème et 14ème arrondissements, regroupe plus du tiers des copropriétés repérées par l’Anah comme présentant un risque de dégradation et de dysfonctionnement, soit 15% de l’ensemble des copropriétés parisiennes. Viennent ensuite Plaine Commune (2.053 copropriétés, soit 53% des copropriétés du territoire), Grand-Orly Seine Bièvre (1.781 copropriétés, soit 25% des copropriétés du territoire), Est Ensemble (1.743 copropriétés soit 32% des copropriétés du territoire), Boucle Nord de Seine (1.547 copropriétés soit 27% des copropriétés du territoire) et Paris Terres d’Envol (927 copropriété soit 25 % des copropriétés du territoire)...
Source : APUR : L'habitat indigne : un enjeu social autant qu’immobilier dans la Métropole du Grand Paris note n°141 – décembre 2018 -
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