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Les promoteurs immobiliers alertent les pouvoirs publics
1/3/2019
Une inflexion de la politique du logement n'est pas loin ! Il n'a pas fallu attendre longtemps avant que l'industrie du bâtiment et les promoteurs réagissent aux premiers effets des mesures prises par le gouvernement en 2018. Le scénario est immuable : une nouvelle majorité croit pouvoir infléchir la politique du logement des prédécesseurs, ce qui déstabilise les acteurs, conduit à un ralentissement de la construction et déclenche des mesures d'urgence de retour arrière pour remédier les effets sur l'emploi... On n'en est pas encore là, mais le signal d'alarme est tiré : il y a quelques jours par la FFB (Fédération française du bâtiment), avec l'appui de la Fondation Abbé Pierre. Lors de sa conférence du 28 février dernier, et hier par la FPI (Fédération des promoteurs immobiliers), qui présentait ses chiffres du 4ème trimestre 2018 sur la production privée, et qui a alerté les pouvoirs publics sur la baisse des ventes dans deux secteurs sensibles aux aléas budgétaires et fiscaux : l’investissement des particuliers et des organismes HLM.
Les chiffres de la FPI montrent que le ralentissement de la production de logements neufs et des ventes est brutal alors que la demande reste globalement élevée. Les mises en vente sont en baisse de 11,1% sur un an. Cette baisse est particulièrement marquée dans certaines grandes agglomérations et dans certaines régions parmi les plus tendues : sur un an, -35% dans le Grand Est, -29% à Lyon, -26% en Occitanie Toulouse Métropole. L’Ile de France, malgré la dynamique de production du Grand Paris, voit les mises en vente diminuer de 13% sur un an, et de 21% au 4ème trimestre.
D’autre part, moins alimenté par de nouveaux projets, le stock de logements disponibles à la vente diminue de nouveau et passe sous la barre des 100.000 logements : l’offre commerciale ne représente toujours qu’un peu plus de 10 mois de commercialisation, quand on estime que 12 mois traduisent un marché équilibré. Certains territoires parmi les plus tendus sont même nettement en-deçà : 9,4 mois en Nouvelle-Aquitaine, 7,5 mois en Occitanie Méditerranée.
40.000 permis de construire en moins ont été accordés en 2018 par rapport à 2017 et 20.000 logements de moins ont été mis en chantier l'an dernier par rapport à l'année précédente.
La présidente de la FPI France appelle à la vigilance et incite les pouvoirs publics à "agir rapidement suivant trois axes pour produire plus de logements abordables : cesser d’effrayer les ménages qui investissent par des messages confus sur la fiscalité, soutenir financièrement les maires bâtisseurs qui détiennent la clé du choc d’offre et prendre à bras le corps la question des coûts de construction". Message poli et crypté au gouvernement. En réalité, la promotion privée est "plombée" par trois aspects de la politique suivie depuis deux ans : les restrictions apportées au prêt à taux zéro (PTZ) et la suppression de l'APL accession, le recentrage du Pinel, et la ponction imposée aux organismes HLM qui voient progressivement fondre leur capacité d'autofinancement. Or ceux-ci sont devenus des gros clients des promoteurs privés, notamment par le fait que dans de nombreux secteurs, toute opération privée doit réserver une partie du programme à un bailleur social. Conséquence : sans acheteur HLM, de nombreux programmes ne peuvent même pas voir le jour... D'où cette crise sans baisse de la demande !