Avec 1,017 million de transactions réalisées sur douze mois à juin 2019, le volume annuel des ventes atteint un nouveau record. L’augmentation des prix de l’immobilier ne freine pas l’engouement des acheteurs, soutenu par des conditions de crédits très favorables, qui accroissent leur capacité d’emprunt essentiellement grâce à la baisse des taux d’intérêt et l’allongement de la durée moyenne d’emprunt. Les (derniers chiffres de la Banque de France) indiquent que les encours de crédits à l’habitat ont progressé à fin juillet de 6,5% sur un an, après 6,3% les deux mois précédents pour atteindre 1.049 milliards d'euros.
Les chiffres des transactions des notaires publiés le 5 septembre, indiquent que les prix des logements anciens sur un an en France affichent une hausse de 3,2% (4,3% pour les appartements et 2,4% pour les maisons). En Ile-de-France, la hausse des prix faiblit à peine : +3,9% entre le deuxième trimestre 2018 et le deuxième trimestre 2019, après +4,0% et +4,2%. Les prix des appartements augmentent de 4,9% sur un an et ceux des maisons de 1,9%. Paris qui en août a dépassé le plafond des 10.000 euros le m2, tire vers le haut les prix des appartements avec une augmentation de 6,3% sur un an au deuxième trimestre 2019, après +6,6% au premier trimestre 2019 et +5,7% au quatrième trimestre 2018.
En province, les prix continuent d’augmenter régulièrement : +2,8% entre le deuxième trimestre 2018 et le deuxième trimestre 2019, après +2,6% et +2,8%.
Le marché immobilier est donc fleurissant, du moins pour autant qu'on considère que la hausse des prix est un bienfait, ce qui n'a pas le caractère d'une évidence. Le courtier en crédits VousFinancer.com estime qu'avec un revenu inférieur à 11.000 euros par mois, un ménage ne peut plus acquérir 75 m2 à Paris. Et même si le niveau des prix est moins stratosphérique dans le reste du pays - après tout Paris n'est pas la France -, se loger devient de plus en plus difficile dans les grandes métropoles pour les classes moyennes, et pas forcément les plus modestes...
Certes, l'inflation des prix est permise par la baisse continue des taux d'intérêt et la politique commerciale accommodante des banques qui acceptent des durées longues et des apports personnels faibles. Bien entendu, tout le monde ne bénéficie pas de ces conditions et cette évolution creuse les inégalités et concentre les classes aisées au coeur des métropoles, repoussant sans cesse les autres catégories vers la périphérie.
Le maintien de la politique monétaire de la BCE qui a repoussé, en juin dernier, l'horizon auquel elle pourrait relever les taux d'intérêt, historiquement bas depuis 2016, va continuer à contribuer largement à cette inflation ; d’autant que Christine Lagarde, qui doit remplacer Mario Draghi en novembre, considère que la Banque centrale européenne doit maintenir sa politique de taux bas.
En attendant la conjoncture profite pleinement à l’immobilier qui apparaît toujours comme une valeur refuge, du moins tant que des acquéreurs pourront s’endetter à bon compte et que les prix poursuivront leur tendance haussière sans atteindre un niveau réellement dissuasif...
|