Pour la troisième fois consécutive, la nouvelle majorité adopte pour 2020 un budget du logement en baisse, de 1,5 milliard d’euros sur un budget global de 15,2 milliards d’euros. Elle s’ajoute à celles de 1,1 milliard d’euros, en 2019, et de 1,5 milliard dès 2018 !
C'est évidemment le budget des aides personnelles au logement (APL) qui en fait les frais, avec une nouvelle baisse de 1,4 milliard d’euros pour le ramener à 12 milliards d’euros. Il était de plus 16 milliards à la fin de la précédente législature. Il y a eu d'abord la baisse uniforme de 5 euros par mois sur toutes les allocations en 2017, pour une économie de 400 millions d’euros en année pleine, qualifiée d' "erreur" par le gouvernement lui-même... A partir de 2018, ce sont les APL des locataires sociaux qui sont rabotées, en contrepartie d'une baisse équivalents imposée aux bailleurs sur leurs loyers : la RLS ou "réduction de loyer de solidarité" : 800 millions d’euros d'économie en 2018, la même somme en 2019, à laquelle s’ajouteront 1,3 milliard d’euros en 2020. La baisse aurait été supérieure si le gouvernement n'avait reculé à l'occasion de la "clause de revoyure" prévue par la loi ELAN. Enfin, en 2020 s’ajoute une nouvelle économie sur les APL, avec la contemporanéisation de la prise en compte des revenus pour leur calcul au lieu celle des revenus de deux ans en arrière : l'économie attendue est de 1,2 milliard sur l’exercice 2020. Cette réforme devait intervenir plus tôt mais le gouvernement a dû reculer en raison des traitements informatiques lourd à mettre en place dans les CAF. Enfin, la suppression de l’APL Accession, est confirmée malgré les tentatives des sénateurs pour la préserver, pour une économie modeste de 50 millions d’euros...
De surcroît, Action Logement est également mis à contribution pour 500 millions d’euros.
Par contre, le prêt à taux zéro (PTZ), réservé aux accédants modestes dans le neuf, devaient être supprimé dans les zones les moins tendues, mais a finalement été préservé sous la pression des professionnels du bâtiment.
Autre poste budgétaire préservé et même en hausse pour 2020 : l’hébergement d’urgence, qui atteint presque 2 milliards d’euros (+5% par rapport à 2019). Mais les besoins augmentent plus vite que les capacités d’accueil, qui captent néanmoins les crédits du "logement d’abord", pourtant priorité du gouvernement.
La politique de la ville voit elle aussi ses crédits diminuer en 2020, à 498,4 millions d’euros, soit -2,1% par rapport à 2019. Il est vrai que le budget de 2019 n’a pas été mobilisé en totalité, en raison de la lenteur de la montée en charge des chantiers de rénovation urbaine, avec un protocole signé pour 213 des 216 quartiers d’intérêt national, et 121 des 122 quartiers d’intérêt régional...
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