Les dernières données fournies par la Banque de France en janvier 2020 montrent une baisse sensible du surendettement des ménages depuis 2015. Les données fournies par les commissions de surendettement entre le 1er janvier et le 31 décembre 2019 permettent de dresser un portrait de la situation du surendettement en France et d’analyser les caractéristiques individuelles, familiales, sociales, professionnelles et financières de personnes surendettées.
Les primodépôts, qui sont les nouveaux cas de surendettement relevés dans l’année étudiée, sont l’indicateur privilégié pour montrer les évolutions et tendances sur de longues périodes. Le nombre de primodépôts était de moins de 100.000 en 2000, il passe à 142.000 en 2011 puis baisse modestement jusqu’en 2015, date à laquelle la baisse devient plus prononcée (baisse de 40% en 5 ans) pour atteindre le chiffre de 81.000 en 2019.
En 2015, les situations de surendettement touchent l’ensemble des régions françaises (plus de 350 situations de surendettement pour 100.000 habitants), les régions Corse et Île-de-France étant moins touchées (entre 300 et 350 situations). En 2019, seule la région Hauts-de-France est concernée par un taux de surendettement supérieur à 350. Pour les régions Normandie, Centre-Val de Loire et Bourgogne-Franche-Comté leur nombre se situe entre 300 et 350, il est en dessous de 300 pour toutes les autres régions.
Le montant de l’endettement global en jeu s’élève à 6,1 milliards d’euros. Cette somme diminue moins rapidement que le nombre de situations d’endettement. L'endettement touchent essentiellement les dettes de crédits à la consommation et les dettes immobilières. La part des dettes à la consommation longtemps la plus importante a diminué progressivement de 2010 à 2017 passant de 62% à 37,4%. Sur la même période, la part des dettes immobilières a augmenté passant à 36%. En 2019, les deux taux se rapprochent avec 36,8% pour les dettes à la consommation et 34,9% pour les dettes immobilières.
En 2019, l'effacement de la dette intégrale ou partielle a concerné 60% des dossiers de surendettement clos. Le montant de cet effacement s'élève à 1,8 milliard d'euros.
Les personnes surendettées sont souvent au chômage, sans profession, en congé maladie de longue durée, invalide. Plus de 55% des ménages surendettés vivent en-dessous du seuil de pauvreté (cette population représente 14,1% de la population). L’isolement touche particulièrement les personnes surendettées. 53% d’entre elles sont séparées, célibataires ou veuves. Les femmes sont particulièrement exposées au surendettement, du fait de revenus inférieurs à ceux des hommes ou de leur situation de chef de famille monoparentale. Les 25-55 ans sont les populations les plus touchées par le surendettement. Les personnes âgées de plus de 65 ans sont plus surendettées que précédemment passant de 8,3% de cette tranche d'âge en 2015 à 12,8% en 2019.
|