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Crédit immobilier : la remontée des taux se confirme
5/5/2020
En avril 2020, le taux moyen des prêts immobiliers du secteur concurrentiel (hors assurance et coût des sûretés) s’établit à 1,17% en moyenne, contre 1,15% en mars 2020 et 1,12 en décembre 2019. A noter qu'il s’établit encore sous l’inflation, comme cela se constate depuis près de deux années. Une telle configuration de taux, inédite depuis la Libération, a largement facilité l’accès des ménages aux crédits immobiliers jusqu’au déclenchement de la crise sanitaire du Covid-19.
La déformation de la structure de la production de crédits qui s’observait depuis le début de l’année s’est poursuivie et la part des emprunteurs les moins dotés en apport personnel (les emprunteurs modestes et/ou ceux qui sont en primo accession) a encore reculé.
Sans surprise, la production de crédit a été très perturbée par la crise sanitaire. Mais la demande de crédit avait déjà marqué des signes d'essoufflement depuis décembre 2019 avec la hausse des prix de l'immobilier et le durcissement des conditions d'octroi sous l'impulsion du Haut conseil de stabilité financière (HCSF), soucieux alors de calmer le jeu d'un marché en ébullition. Le changement le plus notable porte sur la structure du marché et de la clientèle. "Nous assistons à une très forte remontée de l'apport personnel, de plus de 12% en un an, ce qui est considérable", constate Michel Mouillart, économiste, opérateur de l'Observatoire. Les recommandations du HCSF semblent avoir été suivies à la lettre et pourraient pénaliser les ménages les modestes.
Selon l'Observatoire, le poids de ces ménages (revenus de moins de trois SMIC) a reculé à 37 % contre 40 % un an plus tôt. Crise oblige, l'économiste a même revu ses prévisions. "Nous anticipons désormais une perte de 220.000 opérations d'accession à la propriété qui ne pourront pas être réalisées faute de financement d'ici 2021, précise-t-il. Un vrai coup d'arrêt au dynamisme du marché", estime Michel Mouillart.
Par ailleurs, le recul de la production est presque sans précédent : au premier trimestre, la production a baissé de 8% en valeur (de 12,5% sur le neuf) et de 14% (-25,5% sur le neuf) en nombre d'opérations. Depuis la période de confinement, la production a été divisée par deux, selon Jean-Marc Vilon, directeur général de Crédit Logement.
Michel Mouillart est pessimiste sur les perspectives du marché du crédit immobilier : la chute de la production est estimée à 26% en 2020 et à 37 % à l'horizon 2021, soit une perte équivalente à 70 milliards d'euros de production. Une baisse comparable à celle de 2012 (liée à l'arrêt des prêts à taux zéro) et plus rapide que celle de la crise de financière de 2008.