Alors que 10,8 millions de salariés sont désormais en chômage partiel, le site d'annonces SeLoger a réalisé avec l’Observatoire du Moral Immobilier (OMI), opéré par Logic-Immo, appartenant au même groupe, uns étude tendant à savoir quel est l’impact de la crise du Covid-19 sur le moral des Français, qu’ils soient locataires ou qu’ils envisagent de le devenir ? Il en ressort que la crainte de ne pas assurer le règlement de son loyer gagne 1 locataire sur 5 en France. Ce ressenti est encore plus marqué en Ile-de-France où ils sont même 1 sur 4. SeLoger rappelle que le loyer moyen en France tous biens confondus est de 709 euros par mois d'après son dernier Baromètre des loyers, une somme significative qui pèse sur le budget des ménages et qui devrait repartir à la hausse dans les prochains mois d'après les anticipations de 32% des locataires sondés " souligne Séverine Amate, Porte-Parole chez SeLoger.
L’arrêt des activités qualifiées par l'Etat de "non essentielles" a eu pour conséquence de ralentir très fortement l'économie et de réduire les revenus de nombreux Français. Ailleurs, en Espagne et aux États-Unis, notamment, des locataires paupérisés par la crise du Covid-19 ont d’ailleurs entamé une grève des loyers. Au demeurant, l'étude fait apparaître sans surprise qu’un propriétaire sur trois (34%) craint qu’en cette période de confinement, son locataire ne soit pas en mesure de lui régler son loyer.
En tous cas, le moral des locataires apparaît sérieusement ébranlé ! L'enquête montre, en effet, que 55% d'entre eux s’attendent à une dégradation de leur niveau de vie dans les six prochains mois. Il s'en trouve quand même 12% pour tabler sur un statu quo, et même 15% qui veulent croire que le niveau de vie des Français s’améliorera. A titre de comparaison, en février dernier, 31% seulement des locataires, à l'Observatoire avait posé la question, misaient sur une dégradation de leur niveau de vie.
Par contre, l’étude SeLoger montre que la crise du Covid-19 n’a fait capoter que 2% des projets locatifs et d’achat d’un logement. 57% des candidats à la location, que le coronavirus avait contraint de stopper leur projet, s’attèleront à le finaliser sitôt le confinement terminé, 6% disent attendre l’année prochaine pour cela.
A la question de savoir si, suite au confinement, les loyers risquent d’augmenter dans les six prochains mois, 32% des locataires interrogés ont répondu par l’affirmative. Ils estiment toutefois que, si hausse il y a, celle-ci devrait être progressive et ne pas dépasser 10%. A l’inverse, un locataire sur cinq (21%) mise, lui, sur une baisse de son loyer, laquelle serait de l’ordre de 10 à 15% pour 30% des sondés.
Enfin, probablement une conséquence directe des craintes que les locataires nourrissent quant à l’évolution de leur pouvoir d’achat dans les prochains mois ou un sursaut de prudence, depuis le début du confinement, 7 locataires sur 10 qui font des économies afin de se constituer ce qui pourrait s’apparenter, au vu des circonstances, à une épargne de précaution.
[Méthodologie de l’étude : Données issues de l'Observatoire du Moral Immobilier, étude en ligne du Groupe SeLoger réalisée le 7 avril 2020 et redressée par Kantar TNS. Base totale répondants : 4565 propriétaires, futurs acquéreurs, vendeurs, bailleurs, investisseurs locatifs et locataires en France. Sont représentées uniquement ici les réponses des 1667 français souhaitant louer un logement dans les 12 prochains mois. Depuis près de 10 ans, l’Observatoire du Moral Immobilier apporte tous les 4 mois un éclairage sur la psychologie des porteurs de projets immobiliers en France.]
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