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Urbania : modèle innovant ou désengagement ?
9/4/2004
En créant la marque "Urbania" et regoupant sous cette appellation son pôle gestion immobilière UFFI et VRSI, le groupe Vendôme-Rome, anciennement premier groupe immobilier en France, mais devenu n°2 ou n°3 depuis la vente d'Atis Réal à la BNP en janvier dernier, affirme lancer un "modèle innovant pour l'avenir de la profession", ainsi que le qualifie son président dans un entretien récent avec nos confrères de Profession Logement...
Et de fait, l'opération est téméraire : il s'agit ni plus ni moins que de transférer le capital des filiales actuelles du groupe (près d'une centaine, dans 33 villes et 170 implantations) à une série de sociétés par actions simplifiées (SAS) Urbania par ville ou agglomération - Urbania Grenoble, Urbania Nice, etc. - détenues par la holding VRSI qui change aussi au passage d'appellation ; l'originalité est que ces Urbania par ville émettront pour se financer (et financer le rachat des cabinets ?)des obligations qui seront placées auprès des salariés des cabinets, des fournisseurs ou prestataires intervenant dans le parc immobilier géré, les habitants et personnels de ce parc, et même des "personnalités locales" et des "partenaires économiques"...
Ces obligations rapporteront un taux indexé plus une part (80%) des profits des filiales (si elles sont bénéficiaires) ; leurs porteurs d'obligations se verront attribuer des droits de vote dans un collège décisionnel dans lequel le groupe conservera néanmoins le pouvoir majoritaire...
Habillée sous une "notion à la fois mutualiste, coopérative et capitalistique", visant, selon les propos visionnaires de Michel Moubayed, le président du groupe, à faire prendre un virage à la profession de nature à faire devenir les administrateurs de biens "des sortes de mutuelles localisées d'autogestion dans l'espace urbain", l'opération risque aussi d'être interprétée comme un désengagement financier de plus, après la cession d'Atis Real seulement trois ans après son acquisition présentée à l'époque comme un atout stratégique majeur, ou tout au moins comme une tentative de combler les besoins financiers du groupe en sollicitant les salariés et cadres, et surtout les fournisseurs, deux catégories vis à vis de qui les incitations à souscrire semblent devoir être fortes...