Avec un trimestre de retard comme d'habitude, les notaires confirment avec les chiffres complets des ventes enregistrées les tendances mises en avant "à chaud" par les grands réseaux - FNAIM, Century 21, etc. - pour le 2ème trimestre 2004 : les prix ont progressé de 13,1% sur un an à Paris intra muros pour atteindre 4.316 euros le mètre carré en moyenne, ce qui cache bien entendu de grandes disparités : le 6ème arrondissement reste le plus cher de la capitale avec un prix moyen de 6.745 euros le mètre carré, et le 19ème le meilleur marché avec "seulement" 3.045 euros le mètre carré...
Les 10ème et 11ème arrondissements, très prisés des "bobos", affichent sans surprise les plus fortes progressions sur cette période, avec respectivement +18,2% et 15,5% de hausse.
Dans les départements de la petite couronne (Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne, Hauts-de-Seine), les communes "moins favorisées" et "plus accessibles" sont à leur tour investies de préférence aux villes "résidentielles et chères" ; des villes comme Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) frôlent la barre record des 50% d'augmentation (49,7%), talonnée par Montreuil qui gravite depuis le début de l'année autour de 30% de hausse !
Globalement, la Seine-Saint-Denis affiche la plus forte augmentation avec une progression de 16,9% par rapport au deuxième trimestre 2003, suivie des Hauts-de-Seine (+13,9%) et du Val-de-Marne (+13,8%).
Selon les notaires qui présentaient ces chiffres, l'évolution des prix de l'immobilier en Ile-de-France laisse apparaître une "véritable ligne de fracture" entre Paris, qui n'accueille plus ceux qui achètent pour la première fois, et la banlieue : les "primo-accédants" sont pratiquement "exclus" de la capitale ! Le déséquilibre entre l'offre et la demande a été de surcroît renforcé par "la pénurie de logements locatifs privés à des prix compatibles avec les revenus", qui est "venue grossir les bataillons de candidats à l'accession à la propriété".
Les notaires franciliens notent aussi la recrudescence des dons et autres donations, des cautionnements accordés par les parents ou encore des "acquisitions conjointes" entre parents et enfants, autrement dit "de nouvelles solidarités familiales", nécessaires pour pouvoir "encaisser" ces hausses de prix...
|