Century 21 France a présenté avec quelques semaines d'avance les chiffres pour 2004 de son réseau de 700 agences (environ 45.000 transactions sur 620.000 en France, et environ 38.000 locations), et ceux-ci confirment les tendances dégagées ces derniers mois :
- sur le marché locatif
Si la hausse des loyers s'est globalement poursuivie au cours de l'année 2004 (+2,35% pour les appartements et +3,05% pour les maisons sur la France entière), la tendance est cependant au plafonnement (les loyers ont même baissé à Paris intra muros : -1,23%, de même que celui des maisons de plus de 120 m2 : -2,09% dans la France entière et même -5,66% en Ile-de-France), dans un marché où le taux de rotation a augmenté et où une offre locative abondante est de retour : +9% d'augmentation par rapport à l'année précédente, 15 biens en moyenne par agence à Paris et 29 à 34 en province, ce qui ne s'était pas vu depuis longtemps ! Du coup, la préférence va aller de plus en plus aux biens en bon état au détriment de ceux qui nécessitent une rénovation, et qui risquent de subir des décotes importantes...
Selon Century 21, cette détente s'explique par le report d'une partie de la demande locative vers l'accession, le début de l'arrivée sur le marché de l'offre issue des investissements en "Robien", et de manière plus générale du maintien d'un rythme d'achats en investissement locatif dans l'ancien indépendamment des incitations fiscales spécifiques...
- marché de la vente
L'activité est restée soutenue, de même que le rythme de hausse des prix, déjouant les prévisions faites en début d'année, fondées il est vrai sur une hypothèse de léger relèvement des taux d'intérêt qui ne s'est pas non plus produit...
La nature des transactions a cependant évolué : les "primo-accédants", qui font encore plus du tiers des transactions (contre près de 40% en 2003), s'essoufflent (surtout dans la tranche d'âges des 30-50 ans, les jeunes quant à aux progressant grâce à l'allongement de la durée des prêts et des apports personnels alimentés plus souvent qu'avant par des donations), les investisseurs reculent aussi légèrement (16% des acquéreurs (contre 17% en 2003) au profit notamment des transactions dites "de confort", destinées à acheter plus grand ou plus agréable (26,5% contre 23% en 2003), le reste des achats restant stables, comme les résidences secondaires (10% du marché) qui deviennent toutefois de plus en plus des résidences alternatives et de moins en moins des "maisons de campagne" traditionnelles...
La hausse des prix a encore battu un record : +11,5% contre +8,9% en 2003 pour la France entière, dont +14,6% en Ile-de-France contre +8,5% en 2003 ! Par contre, Paris intra muros, et Marseille, qui avaient flambé s'assagissent avec une hausse "seulement" autour de 10%...
Century 21 France fait néanmoins remarquer que si l'on apprécie la hausse enregistrée par l'ancien sur une période de 15 ans (de 1990 à 2004, et dont en fait de "point haut" à "point haut"), la hausse n'est en euros constants que 22,6% au plan national et de 2,7% à Paris intra muros !
Les dirigeants du réseau Century 21 n'anticipent pas de bouleversement en 2005, les fondamentaux économiques (taux d'intérêt durablement faibles, inquiétude sur les retraites, insécurité des marchés financiers), psychologiques (souhait d'être propriétaire), ou démographiques et sociologiques (diminution du nombre de personnes par ménage, besoin de logements plus grands, développement du phénomène de "résidences alternatives") concourant à maintenir le déséquilibre entre une demande appelée à rester soutenue et une offre qui peinera à suivre pendant encore de nombreuses années...
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