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Les aides au logement seraient largement absorbées par les hausses de loyers
14/11/2005
Une étude publiée dans la revue "Economie et Statistique" de l'INSEE fait un diagnostic alarmant sur l'impact des aides au logement, et plus généralement sur l'efficacité des fonds considérables consacrés chaque année aux aides à la personne : au lieu d'aider les locataires à revenus modestes à se loger à moindre coût, elles auraient plutôt alimenté la hausse des loyers !
Se fondant sur les enquêtes logement menées par l'INSEE entre 1973 et 2002, l'étude note que les loyers au mètre carré ont tous, sur la période retenue, augmenté plus vite que l'indice des prix, mais la hausse est beaucoup plus forte pour les 20 % de ménages les moins aisés que pour les autres ménages. Ainsi, le prix au mètre carré a presque triplé pour le quart de ménages le moins aisé, alors qu'il n'a augmenté "que" de 60 % pour le quart le plus aisé, peu concerné par les aides au logement...
Au final, conclut l'auteur, "entre 50 % et 80 % des allocations de logement ont été absorbées par des hausses de loyers dans le secteur privé, sans que cela traduise une forte amélioration de la qualité des logements". D'un soutien pour les ménages à bas revenus, les aides au logement se seraient ainsi muées en subvention pour les bailleurs !
Autrement dit, cette partie de l'intervention publique, qui a coûté en 2003 la somme de 13,7 milliards d'euros, soit près du double du montant versé vingt ans plus tôt, pourrait être plus efficace si elle était aussi consacrée à la création de logements. Le problème est que les aides au logement sont perçues par quelque 6 millions de ménages : l'augmentation du budget consacré aux aides à la personne est liée selon l'étude à la fois à celle des montants versés (+ 40 % en euros constants) et à celle des bénéficiaires (+ 50 %). 46 % des aides sont octroyées à des locataires du parc privé, 37 % à ceux qui résident dans un logement social et 7 % aux personnes en collectivité.
Faire machine arrière semble donc très difficile, et pourtant le débat devient inévitable ! La même étude pointe aussi du doigt les effets du prêt à taux zéro (PTZ), qui s'il a permis à des ménages modestes de devenir accédants, a aussi créé un effet d’aubaine important, et permis aux vendeurs d'en profiter...
Sans compter l'amortissement Robien, qui défiscalise l'investissement locatif, et qui est lui aussi accusé, ces dernières années, d'avoir poussé les prix de l'immobilier à la hausse...