C'est ce qui ressort de la dernière étude du service d’études économiques et prospective du ministère de l’équipement (SESP) : en croissance soutenue depuis 2000, la construction neuve s'est envolée depuis deux ans pour se situer à un niveau historique de 410.000 logements mis en chantier, notamment dans le domaine de l'habitat collectif.
Du coup, les villes françaises de taille moyenne ont bénéficié d'une détente "sensible" des marchés immobiliers en 2005, en particulier celles comprises en 50 et 100.000 habitants, visible au travers de l'allongement des délais de ventes des biens immobiliers. Dans ces villes, "les mise en vente sont supérieures aux ventes et les stocks de la promotion immobilière augmentent", précise la note mensuelle du SESP (1)
D'après cette note également, les délais d'écoulement des stocks de biens anciens s'allongent de deux mois par rapport à 2003 : "à la fin 2005, il fallait six mois à un agent immobilier pour vendre un bien dans une ville de cette taille, contre 5,4 mois à l'échelle nationale et 4,9 à Paris", est-il précisé. La note ajoute que "ces villes "bénéficient depuis deux ans d'une construction dynamique et d'une croissance plus faible de la population".
Par ailleurs, le taux de logements vides depuis moins de trois ans ("taux de vacance") a quant à lui augmenté dans les villes qui comptent entre 30 et 100.000 habitants alors que, toujours selon l'étude, il y était stable depuis 1991, ce taux étant calculé grâce aux fichiers d'abonnement EDF, précise le ministère.
Ainsi, dans les villes moyennes, à fin 2005, 3,7% des logements dans ces villes étaient vacants (+0,5 point par rapport à 2003), contre 3,3% en moyenne nationale.
Enfin, à l'inverse, dans les grandes villes (plus d'un million d'habitants), le taux de vacance remonte à peine (+0,2 point) notamment parce que la population y augmente davantage, ce qui suggère des tensions persistantes sur le marché. A Paris, le taux de vacance reste historiquement bas à 2,9%, stable depuis deux ans.
Sont également dans le même cas le Genevois et la Côte d'Azur. La note remarque au demeurant que les tensions du marché se réduisent dans les zones où les plafonds de loyers pour les dispositifs d'incitation fiscale à l'investissement locatif (régimes "Robien" et maintenant "Borloo") sont les plus bas, ce qui n'est pas forcément un hasard...
(1) Hausse générale de la construction neuve de logements, détente du marché dans les villes moyennes - SESP en bref n° 9 Août 2006
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