Elle a été réalisée par le groupe PAP (Particulier à particulier) par questionnaire adressé à 5.000 bailleurs extraits du fichier des annonces qui en comprend 100.000, et 1660 réponses recueillies (1) ; cette même enquête a déjà été menée en 2002 et en 2004...
Il en ressort notamment que le propriétaire-bailleur, ou en tout cas celui dans le couple qui semble prendre en main la gestion du patrimoine (le répondant), reste toujours majoritairement un homme dans 65% des cas. Plutôt marié (à cause de la fiscalité ?), il est à 73% dans la tranche des 40-70 ans et la part des plus jeunes diminue fortement ! Les retraités sont très largement représentés dans la population des bailleurs puisqu’ils en représentent la plus grande part avec près de 36%. Sans surprise, les cadres du privé arrivent en deuxième position avec 24% de la population. Pour le reste, ce sont les employés, du privé ou du public, ainsi que les professions libérales qui sont séduits par l’investissement locatif.
Dans 67% des cas, l'achat a été effectué dans un but locatif, à près de 80% à crédit; les héritiers ne représentent que 13% des bailleurs quand ils ont préféré conserver le bien transmis et le louer plutôt que de s’en séparer. Il est à noter que 18% des actuels bailleurs louent leur ancienne résidence principale.
Dans les motivations, la défiscalisation progresse (22% contre 13% dans des analyses analogues en 2002 et 2004) mais l'essentiel est la constitution d'un patrimoine (près de 35 %) et qui leur assure un
complément de revenus, notamment en vue de la retraite (42 %).
Les bailleurs privés sont persuadés que l'investissement immobilier locatif restera un placement sûr et relativement rentable. 62% d'entre eux en tirent plus de 20% de leurs revenus, et près de 12% en tirent plus de 50% !
Les bailleurs sont 27% à ne posséder qu'un bien locatif, 25% à en posséder deux, 42% entre 3 et 10, et 10% plus de 10, et 14% d'entre eux détiennent leurs biens via une SCI...
La part de ceux qui ont bénéficié d'une aide fiscale ou autre augmente : elle est passée de 33 à 40% entre 2004 et 2006, probablement sous l'effet du régime "Robien" !
En toute subjectivité, seul 1 % des bailleurs déclare que son bien
est en mauvais état, l'excellent état le bon état étant largement majoritaire...
Pour les propriétaires-bailleurs, le locataire idéal est un salarié, si possible du secteur public, mais plus de 20% des bailleurs préfèrent les étudiants, dont ils savent que les parents se porteront caution. Cela doit être rapproché du fait que le parc locatif est essentiellement constitué de petites surfaces. 70% se disent même favorables à la colocation si l’éventualité leur échoit !
Enfin, les bailleurs n'ont pas l'air aussi découragés qu'on le dit : 78 % souhaitent conserver leur patrimoine locatif, et 53% préfèreraient l'immobilier s'ils devaient réinvestir ! 22% ont l'intention de vendre dans les deux ans, en premier lieu par besoin de liquidités, mais aussi pour les motifs habituellement invoqués comme une rentabilité insuffisante ou les impayés. Mais la majorité des bailleurs estime que la rentabilité
procurée par un bien locatif reste stable, au fur et à mesure des années. Mieux encore, près de 10 % d’entre eux considèrent que cette rentabilité a augmenté.
La location meublée a séduit 23% des bailleurs, pour des raisons fiscales essentiellement, la souplesse de la réglementation n'ayant convaincu que 42% d'entre eux...
70% n'ont connu aucun litige avec leur locataire, et ceux qui en ont connu ne sont que 9% à avoir dû recourir à la justice, les litiges d'impayé ne représentant que 57% des litiges affrontés. Notons que seuls 16% des bailleurs sont assurés contre les impayés, ce qui est très peu, essentiellement pour des raisons de coût ! Par ailleurs, 44% ne connaissent pas l'existence du "Loca-pass" (!) mais 80% de ceux qui connaissent ont une bonne perception.
Au final, si les bailleurs étudiés sont près de 70% à considérer que les lois régissant la location sont favorables au preneur, ils ne sont plus que 6% à demander que le régime de la location soit assoupli : leurs principales revendications tiennent d’abord à voir les litiges se régler plus rapidement et, à ce moment-là, mais uniquement à ce
moment-là, à bénéficier de plus de souplesse. Bien sûr, les bailleurs privés espèrent encore des allègements de la fiscalité, des incitations à l’investissement locatif, notamment dans l’ancien, mais, finalement, ils semblent selon les auteurs de l'étude relativement contents de leur condition...
(1) enquête PAP : être bailleur en 2006
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