Si entre 1992 et 2004 la plupart des indicateurs indiquent une stabilité des inégalités sur l’ensemble de la population, cette situation recouvre toutefois des évolutions contrastées : les inégalités sont stables parmi les ménages propriétaires de leur résidence principale et parmi les plus de 60 ans ; elles ont progressé parmi les ménages âgés de 30 à 50 ans, ainsi que parmi les ménages à revenus modestes. Par ailleurs, en comparaison du reste de la population, le patrimoine brut des jeunes est moindre en 2004 que douze ans auparavant, tandis que celui des plus de 50 ans a augmenté. C'est ce qui ressort d'une étude de l'INSEE (1) qui chiffre en 2004 en moyenne à 165.000 euros le patrimoine brut des ménages vivant en France métropolitaine.
Selon l'étude, les 10%les plus riches possèdent au total 46% de l’ensemble du patrimoine, avec des avoirs supérieurs à 382.000 euros. La moitié des ménages possède moins de 98.000 euros, et les 10 % les plus pauvres moins de 900 euros...
Le revenu, la catégorie sociale, la localisation géographique, l’âge ainsi que les héritages ou donations reçues sont des facteurs discriminants dans la constitution des patrimoines des ménages. Cependant, ces facteurs ne rendent compte que pour moitié environ de la dispersion de ces patrimoines.
Le patrimoine des ménages s’est diversifié au cours de ces trente dernières années. Selon les comptes nationaux, le patrimoine financier représente en 2004 plus de 40% du patrimoine global des ménages ; il en a même représenté plus de la moitié lors de la période de montée de
la Bourse entre 1998 et 2000, contre moins d’un tiers à la fin des années soixante-dix. Dans les portefeuilles financiers, les valeurs mobilières, l’assurance-vie, l’épargne-logement occupent une place croissante.
L’accession à la propriété est une des principales modalités de constitution du patrimoine pour les ménages français. Plus de la moitié des ménages possèdent leur résidence principale (55,7% en 2004, 53,1% en 1992). La moitié des propriétaires a un patrimoine supérieur à 177.000 euros en 2004, alors que ce montant n’est que de 5.400 euros pour les non-propriétaires. Le montant de la résidence principale est toutefois inclus dans le patrimoine, même si des emprunts sont en cours car, précise l'étude, il s’agit ici de patrimoine brut.
On y apprend aussi que le patrimoine médian des indépendants s’élève à 202 000 euros, soit trois fois celui des salariés. D’une part, il comporte une composante professionnelle, qui représente 34 % de leur patrimoine total. D’autre part, les indépendants épargnent plus que les salariés pour leur patrimoine privé, afin de compenser notamment des droits à la retraite et une couverture sociale plus faibles. En ce qui concerne les salariés, le patrimoine médian des cadres est vingt fois supérieur à celui des ouvriers non qualifiés. Cet écart s’explique par le revenu ou le diplôme, car ils sont fortement liés à la catégorie sociale, et par l’âge moyen, du fait des déroulements de carrière ; la proportion des cadres et des professions intermédiaires est également moins forte chez les jeunes...
(1) INSEE - nov 2006 : "Les inégalités de patrimoine des ménages entre 1992 et 2004"
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