Le conseil supérieur du notariat, à l'occasion de sa conférence de presse trimestrielle le 17 janvier, a tenu à marquer sa différence avec les organisations de professionnels et les réseaux d'agents immobiliers qui voient un "atterrissage" de la hausse des prix de l'immobilier : selon les chiffres validés par l'INSEE, il est vrai en retard d'un trimestre sur les professionnels, les notaires ne comptabilisant les ventes qu'au stade de l'acte authentique alors que les agents immobiliers le font à l'avant-contrat -promesse ou compromis -, la hausse ressort à 12,2 % pour un an pour les appartements et de 10 % pour les maisons ! Certes, c'est mieux que les années précédentes ou ces taux de croissance annuels étaient respectivement de 16,2% et 13,4% en 2005 et 18,6% pour et 14,1% en 2004, mais ce ralentissement est néanmoins inférieur aux prévisions.
Les notaires relèvent aussi que l'évolution des prix, toujours au vu des indices INSEE, fait apparaître un rythme de hausse plus élevé en Ile-de-France qu'en province pour les maisons et ce contrairement à ce qui avait été observé en 2005 et 2004, conséquence de la rareté de l'offre par rapport à la demande en Ile-de-France.
Les prix les plus élevés à Paris ont été de 17.578 euros le m2 à paris dans le quartier de Chaillot...
En province, l'analyse des prix pour les grandes métropoles fait apparaître que les plus fortes hausses ont été enregistrées pour les villes où les prix des appartements étaient bas, comme Saint Etienne ou Brest...
Les notaires intégrant dans leurs analyses les prix du neuf, constatent que le marché est toujours très actif, surtout dans les zones touristiques (et plus particulièrement dans le Sud-Est et les Savoie, où les prix sont toujours les plus élevés), mais qu'il se confirme qu'un peu partout en province, le prix du neuf augmente moins vite que celui de l'ancien. Il est vrai que les programmes neufs se développent de plus en plus loin des centres des grandes villes. Les écarts de prix (Poitiers et Le Mans avec respectivement 2.362 et 2.357 euros/m2, par rapport à Cannes ou Antibes avec 5.954 et 5.443 euros/m2) s'expliquent par la différence du prix du foncier qui pèse de plus en plus lourd dans le prix de revient du neuf.
Enfin l'immobilier de loisirs se porte encore très bien : les étrangers sont très présents parmi les acquéreurs (19% dans les Alpes-
Maritimes), mais l'engouement des nationaux pour les loisirs de mer, de campagne (au sud) et de montagne, perdure.
Quelques autres caractéristiques du marché relevées par les notaires retiennent l'attention :
- les acheteurs de logements anciens restent très attachés à leur région d'origine : ainsi plus de 90% des provinciaux achètent en province, et plus de 90% des franciliens achètent en Ile-de-France, le pourcentage atteignant même 95,9% pour les maisons en Ile-de-France...
- les non-résidents se montrent, lorsqu’ils achètent, beaucoup plus généreux en termes de budget que les investisseurs locaux : ainsi, un francilien achetant un appartement en région le paie 13% plus cher que le prix qu'aurait acquitté un acquéreur provincial, et un étranger le surpaie de 55% ! En Ile-de-France, où l'on dénombre 2,6% d'acheteurs non-résidents, la surcote grimpe à 61%... Les franciliens qui achètent une maison en province représentent 7,7% des acquéreurs ; ils paient leur bien 19% plus cher qu'un provincial, chiffre qui monte à 58% lorsqu'il s'agit d'un étranger (3,8% des acheteurs). En Ile-de-France, les acquéreurs non-résidents ne représentent que 0,5% des acheteurs mais ils leur maison 77% plus cher que les franciliens. Un provincial achetant en Ile-de-France (3,6% des ventes) ne la surpaie que 6%.
Dans la Creuse, les étrangers représentent 30% des acheteurs de maisons anciennes. Ils sont britanniques à 25%. Ces chiffres s'élèvent respectivement à 21% et 19% en Charente et à 19% et 16% en Haute-Vienne.
Globalement en 2006, 5% des acheteurs étaient des étrangers contre 2,5% en 1998. Autrement dit, un bien sur 20 est acheté par un non-résident contre un sur 40 en 1998. Tous marchés confondus, les britanniques sont les plus représentés mais leur part baisse: en 1998, ils étaient 41% des acheteurs étrangers, ils ne sont plus que 32% en 2006...
|