Cauchemar des investisseurs pendant les années de crise, les SCPI (Sociétés civiles de placement immobilier) battent avec la flambée de l'immobilier tous les records, avec une croissance soutenue à deux chiffres sur plusieurs années consécutives ! Selon les statistiques de l’IEIF (Institut de l'épargne immobilière et foncière), la collecte nette des SCPI a dépassé le milliard d’euros pour la 2ème année consécutive, permettant au secteur d’atteindre le chiffre symbolique de 15 milliards d'euros de capitalisation. L'IEIF fait remarquer que cette croissance des SCPI en 2006 est d’autant plus significative qu’elle est issue des SCPI non fiscales dont la collecte a augmenté de 13% par rapport à 2005.
"L’effet d’optique dû au dispositif Robien, qui a constitué 24% de la collecte en 2005 et seulement 6% en 2006, ne doit pas masquer que les SCPI de rendement et de plus-value sont dans une logique de croissance forte", indique l’IEIF. En effet, les SCPI classiques diversifiées ont engrangé 72% de la collecte nette l’an passé, contre 56% en 2005 et 52% en 2004. Quant aux SCPI Robien, 2006 marque la fin d’un cycle où celles-ci ont collecté 517 millions d'euros en trois ans, soit un montant proche des SCPI "Méhaignerie" entre 1987 et 1989.
La mise en place du dispositif "Robien recentré" au 1 er septembre 2006 a donné lieu à la création de 4 SCPI dédiées, mais n’a pas permis de relancer un nouveau cycle de collecte, observe l’IEIF.
L’UFG (groupe Crédit Mutuel) arrive en tête de la collecte nette et de la capitalisation de ses SCPI Suivent le Crédit Agricole et BNP Paribas, ces trois groupes totalisant 52% de la capitalisation totale.
Apparaissent aussi en bonne place des groupes d'administration de biens : UFFI Assets Management, du groupe Urbania (6è), et Foncia (12è).
Le succès enregistré par les SCPI peut s’expliquer par leur performance : celle des SCPI non fiscales atteint 13,41%, dont 6,44% de rendement. "Avec un taux de rentabilité annualisé de 11,65% sur 5 ans, la SCPI confirme sa vocation de placement intermédiaire : moins volatil que les actions, plus rentable que les obligations", commente l’IEIF.
La profession se prépare à l'arrivée des OPCI : instituées par une ordonnance du 13 octobre 2005, les organismes de placement collectif dans l'immobilier (OPCI) étaient au départ censés supplanter les SCPI, destinées à se transformer en OPCI, la période de transition s'étalant sur cinq ans. La transformation en masse n'est plus si sûre : de nombreux gérants de SCPI ont fait valoir l'intérêt de conserver cette forme de support de placement et le gouvernement a fait machine arrière, indiquant à présent que la transformation sera facultative...
Si la SCPI demeure un produit très largement détenu par des particuliers, une nouvelle génération de SCPI a néanmoins émergé depuis quelques années : la SCPI spécifiquement dédiée aux institutionnels ; UFG Pierre, avec 541 M€ de capitalisation, est de loin la plus importante d’entre elles.
7 SCPI ayant plus de 80 % de leur actionnariat constitué de personnes morales existent actuellement, dont 3 créées depuis 2003 dans la perspective des OPCI...
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